Des responsables de regroupements de petits commerçants du Burkina Faso ont animé le samedi 7 avril 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse. A l’occasion, ils ont dénoncé une concurrence déloyale née de l’exécution d’une nouvelle réglementation douanière (celle du 15 mars 2018).
La nouvelle réglementation douanière, entrée en vigueur le 15 mars 2018, crée de«sérieux désagréments» aux petits commerçants. La déclaration est du représentant du secteur informel, Saïdou Zangré. Il l’a prononcée lors d’une conférence de presse animée, le samedi 7 avril 2018 à Ouagadougou par des responsables des petits commerçants. Face aux journalistes, les responsables de regroupements, d’associations et de syndicats de commerçants des marchéset Yaars du Burkina Faso ont expliqué ce qu’ils qualifient de «préoccupations dues à la nouvelle réglementation douanière».
Dans sa déclaration liminaire, Saïdou Zangré a rappelé qu’une rencontre a eu le vendredi 6 avril 2018, à ce sujet, avec l’administration douanière avec à sa tête le Directeur général (DG) de la douane, Adama Sawadogo. «Cette rencontre tenue à la direction générale de la douane a été une occasion pour les petits commerçants d’échanger avec l’administration douanière sur les difficultés qui existaient et celles qu’a engendrées la nouvelle réglementation douanière», a mentionné M. Zangré.
Selon Saïdou Zangré, par ailleurs, président du Réseau des associations de l’économie informelle du Burkina Faso (RAEI/BF), les soucis avec la nouvelle réglementation concernent trois points essentiels. Le premier porte sur «le retard considérable causé par cette nouvelle réglementation». Aux dires de M. Zangré, avec la nouvelle réglementation, les petits commerçants perdent beaucoup de temps pour remplir les procédures douanières. «Ce retard est de nature à mettre notre activité commerciale en péril», a-t-il fait observer.
Le deuxième point ou désagrément a trait à «la difficile circulation des marchandises déjà dédouanées au Burkina Faso». En effet, le président du RAEI/BF a expliqué que la libre circulation des marchandises dédouanées n’est pas effective sur l’ensemble du territoire burkinabè. «Les petits commerçants des différentes provinces du Burkina qui viennent s’approvisionner en marchandises dans les grands centres urbains comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso sont fréquemment confrontés à cette difficulté», a argumenté Saïdou Zangré.
Quant au troisième point, il concerne «la situation de concurrence déloyale qu’il y a entre les commerçants importateurs de marchandises des pays voisins et ceux qui importent leurs marchandises de pays développés». Des explications de M. Zangré, il ressort que les commerçants importateurs de marchandises venant des pays de la sous-région (Ghana, Lomé, Mali, Nigéria, Côte d’Ivoire) ont les mêmes taxes douanières que les marchandises importées de pays développés (Malaisie, Chine, France, USA, Dubaï, Turquie).
L’animateur principal de la conférence de presse a souligné qu’à l’issue des échanges avec l’administration douanière, ses collègues et lui sont sortis «satisfaits et encouragés par les mesures que le directeur général des douanes entend adopter pour soulager le monde du petit commerce».
Le représentant des acteurs du secteur informel a expliqué qu’à propos du premier point (retard dans le traitement des marchandises) par exemple, le DG des douanes prévoit prendre des dispositions spécifiques pour accélérer le traitement des marchandises.
Lors de la conférence de presse Saïdou Zangré était entouré pard’autres responsables de structures associatives regroupant de petits commerçants.Il s’agit notamment de responsables tels que Salif Nikiéma, élu consulaire représentant les petits commerçants à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et Maïmouna Lankoandé, représentante des commerçantes de Rood-wooko (grand marché de Ouagadougou).
Plusieurs petits commerçants membres de regroupements, d’associations et de syndicats de commerçants des marchés du Burkina Faso ont également assisté à la rencontre avec la presse
Alexandre TRAORE
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