Les hommages étaient à la hauteur de la grandeur du disparu. En cette journée du 1er janvier, premier jour de l’an, l’Afrique du Sud s’est une fois de plus arrêtée pour se recueillir et rendre hommage à un de ses fils qui auront marqué d’une pierre blanche son histoire. Après sept jours d’hommages, de prières et d’offices religieux, c’est sous une pluie battante que la Nation Arc-En-Ciel a fait ses adieux à l’Archevêque Desmond Tutu, qui une semaine plus tôt, avait rendu son dernier souffle. Comme il l’a souhaité, c’est dans la sobriété et devant une centaine de personnes (Covid-19 oblige) et à la cathédrale anglicane Saint-Gorges du Cap que se sont déroulées les obsèques de l’homme à la robe pourpre, militant pour les droits des homosexuels et de la cause palestinienne.
Cette cathédrale dans laquelle il a officié en tant que premier archevêque anglican noir, symbole de la lutte contre le système d’apartheid et point de départ des marches de protestation contre le régime de l’époque, a été choisie pour accueillir pour une dernière fois la dépouille de Desmond Tutu. C’est tout une nation qui s’est mobilisée pour le dernier hommage à cette figure tutélaire des habitants des Township de Soweto, durement éprouvés par des années de ségrégation.
Militant et résistant jusqu’au bout, le prix Nobel de la paix, a fait le choix de la crémation par l’aquamation en lieu et place d’une inhumation dans le cimetière de Durban aux côtés de plusieurs figures de ce système d’Apartheid qu’il n’a eu de cesse de pourfendre.
Comme son alter égo, Nelson Mandela, Desmond Tutu, The Arch comme l’ont surnommé ses compatriotes, était la dernière autorité morale d’une Afrique du Sud en quête d’une véritable unité nationale malgré les jalons posés par ses illustres fils. Avec cette disparition, c’est une autre page qui vient de se tourner en Afrique du Sud. Après le deuil et les hommages qui ont rassemblés tout le pays, il revient à la nouvelle génération de se saisir de l’héritage de cet homme modèle et de ses devanciers dans l’univers des morts pour redresser la barque qui tangue à la moindre vague ou poussée d’adrénaline. C’est en ce sens qu’ils se montreront dignes de Desmond Tutu et de Madiba qui ont su transcender leur égo pour tendre la main aux oppresseurs. Tutu, c’est l’alter-Mandela (la face morale) qui rejoint l’éternité, et reste inoubliable dans cette nation arc-en-ciel qu’il aura façonnée avec d’autres grands hommes de la lutte anti-apartheid.
La REDACTION
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