Obsèques de la reine Elizabeth II : Charles III, le Commonwealth et l’Afrique

Obsèques de la reine Elizabeth II : Charles III, le Commonwealth et l’Afrique

Hier aux environs de 19 h 30 GMT, après un cérémonial millimétré, et arrêté de longue date par la défunte reine de son vivant, celle qui a régné 70 ans durant sur la Grande-Bretagne repose désormais à la chapelle de Windsor à une trentaine de kilomètres de Londres aux côtés de son époux Philipp, de la reine-mère …

Funérailles du siècle s’il en est puisque suivis en mondovision par 4 milliards de personnes. Jamais les obsèques d’une personnalité n’ont été autant médiatisées, et ce, pendant une dizaine de jours, et sans lasser. Procession de l’Abbaye de Westminster jusqu’à l’arc de Wellington et cap sur la chapelle de Windsor ! Hier, pendant 1 h 30, l’intemporalité a semblé prévaloir, les Anglais ont oublié leurs problèmes et ont communié autour du cercueil royal sur lequel étaient posés, la couronne ceinte de diamant rare, et du sceptre avec le même métal précieux. Le roi Charles III, la princesse Anne, les autres frères, le prince héritier William, son frère Harry, tout le monde s’est réconcilié en tout cas en l’espace de ces funérailles autour du cercueil de la reine. Solidité de la royauté britannique, entrée de devises (tourisme), Union autour de la religion anglicane, la reine étant la cheffe suprême de cette Eglise d’Etat, même si de plus en plus le pays se catholise, et surtout rayonnement de l’Angleterre dans le monde à travers le Commonwealth, qui ne comptait que 9 membres en 1952, lors de l’accession de la reine au trône.

Aujourd’hui, l’organisation qui est un continuum en plus soft du lien entre l’ex-Métropole et certaines colonies est forte de 56 pays. Les contempteurs de Queen Elizabeth II l’accablent de tous les maux relatifs à la décolonisation, mais s’il est vrai qu’elle a été la cheville ouvrière de cette association de pays, et si la Grande-Bretagne n’est pas exempte de certaines laideurs de la colonisation, celle qui a traversé le XXe siècle a gardé aux yeux de ses ex-sujets, un visage humain, celui d’une grande mère.

Charles III hérite de ce Commonwealth, dont certains éléments réveillent des velléités de départ. Sans aller loin, on a l’Irlande du Nord et l’Ecosse qui sont longtemps dans cette posture, et à coups de référendums, essaient souvent de rompre les amarres.

Quel pourrait être le sort des pays africains faisant partie du Commonwealth ? Charles III pourra-t-il maintenir cette unité chèrement acquise par sa mère de reine ? A ces questions, on pourrait répondre partiellement pour certains et spéculer pour d’autres.

Ainsi, des pays comme Bahamas, Botswana, le Cameroun, la Gambie, ont une certaine propension à y rester, (langue oblige) et ils ne sont pas les seuls, il y a la Malaisie, le Ghana, la Guyane … d’autres pourraient tenter de s’émanciper de cette tutelle : à commencer peut-être par la Nation arc-en-ciel, le Kenya, la Jamaïque et même le Lesotho ou le royaume d’Eswatini (ex-Swaziland), ces pays pourraient aussi essayer de s’assumer en adoptant leurs langues et tenter de couper ce cordon ombilical. Quid des nouveaux venus tels le Rwanda, le Togo et le Gabon ?

Le Rwanda, choyé par de nombreuses puissances a tout à gagner en y restant. Ayant adopté l’Anglais comme langue officielle, et ayant abrité la dernière grand-messe du Commonwealth à Kigali, le Togo est rentré récemment de même que le Gabon, ex-précarré français, dont la jonction avec le Commonwealth est tout aussi désarçonnant, decrait s’y accrocher.

En tout cas, on observera les tous premiers pas du nouveau roi, par rapport à l’Afrique et ceux-ci décanteront sans doute la place du continent dans ce mealting pot

qu’est le Commonwealth.

Christelly Nomtondo

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