D’abord, de faux sherpa ont lancé la veille courant soir du 2 mars 2025, une sonde d’essai affirmant que le général Oligui allait démissionner de l’armée et de se présenter à la présidentielle du 12 avril 2025. Démenti au quart de tour de la présidence qui dit qu’il n’en est rien. Sans oublier le tintamarre orchestré par les «Kounabelistes» appelant le général à ne pas abandonner la Gabon à vau-l’eau, lui, l’homme providentiel et indispensable. Les jeunes qui observaient une grève de la faim non loin du palais de bord de mer, tant que le général Oligui n’aura pas décidé de se porter candidat à l’impérium peuvent désormais arrêter sa grève de la faim. Leur acte aura payé !
24 heures après cette dénégation, voici que l’homme-du30-août, annonce à coups de raffut qu’il est frappé d’amnésie par rapport à son discours d’investiture du 4 septembre 2023 où il a prôné haut et fort de remettre le pouvoir aux civils. A l’évidence, le civil, c’est lui.
Bas les masques ! Pas exactement, car d’abord c’est rarissime de faire un coup d’Etat, rester au pouvoir quelques mois et accepter de partir. Les cas d’ATT ou Salou Djibo ne sont pas duplicables et les contextes ont changé. Deuxième argument, la modification du code électoral qui ouvre la compétition des urnes aux militaires n’a pas été faite fortuitement. Enfin, il a trop côtoyé le cœur du pouvoir sous la fratrie Bongo, pour savoir que le pouvoir, s’il a des servitudes, possède de nombreux avantages et lui devenu calife à la place du calife, par les armes, pourquoi ne pas se faire absoudre par le feu des suffrages universels et continuer !
En brisant le faux suspense, pour se succéder à lui-même le 12 avril prochain, le général Oligui ne peut être qu’un candidat indépendant…de nom, puisqu’il peut compter sur la centaine de partis politiques, en particulier sur le Rassemblement pour la Nation et la modernité (RPNM) d’Alexandre Barro Chambrier, et même sur le PDG des Bongo.
Ce «parjure» d’officier supérieur selon l’opposition radicale s’explique enfin par le constat qu’en face de Brice Clotaire Nguema, il n’y a pas grand monde crédible. Evidemment…Odessa se clame toujours qu’il est le président élu, mais dans ce Gabon, où la ligne de démarcation entre militants et situationnistes n’est pas tenue, c’est un boulevard vers le palais du bord de mer qui s’ouvre pour le général Oligui.
Qui est fou ? Dirait l’homme de la rue, chasser un président, à fortiori un parent, et donner ce pouvoir à un autre ? Cette annonce est donc un non-évènement, car attendu, malgré les subterfuges. L’évènement aurait été si le putschiste du 30 août, s’éclipsait pour organiser cette échéance capitale ! On voyait le général venir avec ses pataugas ! Donc, aucune surprise !
Que fera le général Oligui de ce septennat, renouvelable une fois puisque son élection est quasi-sûre ? Pour le moment, cette annonce, qui était un prédiscours-programme de candidat, devant des «militants» survoltés, augure une victoire. Et c’est là qu’on verra le vrai Oligui à l’épreuve du pouvoir et ce qu’il fera de différent par rapport par exemple à Bongo-fils.
Au Gabon aussi, le pouvoir kaki est enfin là, et rien ne dit qu’il en sortira, tant les politiques ont déçu. Tant qu’à faire, les Gabonais préfèrent ce changement en treillis, ça permet de comparer avec l’interminable règne des Bongo !
La REDACTION
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