Des «3 mousquetaires» pour la paix à l’Est de la RD Congo, un a la barbe qui a blanchi sous le harnais de ce genre de mission, le Nigérian Olusegun Obasanjo. Le Kenyan Uhru Kenyatta a aussi un peu de grade grâce au processus de Nairobi, quant à l’Ethiopien, Hailé Mariam, mais son passage sur le toit continental (président de l’UA) ce n’est pas rien. Ils ont tous été attitrés pour finalement faire asseoir Félix Tshisekedi et le M23 sur la même table, et naturellement, les 2 chefs d’Etat (RD Congo-Rwanda) également.
Ultime mission ? Mission impossible ? Mission bridée par l’existant sur le terrain au Sud et Nord-Kivu et les positions tranchées de Tshisekedi et Kagame ?
Il y a de tout cela à la fois pour ces 3 ex-dirigeants qui savent qu’ils marchent sur du fil bordé de part et d’autre par la méfiance et les intérêts des uns et des autres.
Justement à l’évidence, si 2 semaines après l’échec du sommet de l’EAC et de la SADC, 2 organisations régionales soupçonnées de rouler l’une pour le Rwanda, l’autre pour la RD Congo, 14 jours après le flop de Dar-Es-Salam si EAC et SADC se dotent de ces 3 personnalités complémentaires, c’est que ça urge !.
Olusegun Obasanjo, 87 piges, toujours bon pied, bon œil et surtout pétri de moralité et de trajectoire idoine, ayant déjà dans une autre vie concilié Joseph Kabila et le CNDP, l’ancêtre du M23. Il ne sera pas de trop.
Uhuru Kenyatta, baignant déjà dans le bancale processus de Nairobi, est un point focal dans ces négociations, car il a des connections de par ce processus, avec plusieurs groupes armés, qualité aussi primordiale dans un tel travail. Enfin, l’ex-PM éthiopien Mariam Dessalegn, du haut de sa fonction d’ex-président de l’UA, apportera une touche technique et institutionnelle à cette délicate tâche de rapprochement des protagonistes qui se tirent dessus au Kivu.
Bien visé est-on tenté de dire de la part de l’EAC et de la SADC lesquels, malgré leurs divergences, et le raté de Dar-Es-Salam essaie de mettre 100 fois le métier à l’ouvrage pour calmer les ardeurs meurtrières dans l’Est de la RDC.
En mandatant ces 3 médiateurs, dont 2 off shore, pas impliqués géographiquement, ni sécuritairement, les 2 entités régionales explorent une nouvelle piste dont les mandataires se sont d’ailleurs donné un mot d’ordre : l’échec n’est pas permis ! Ils ont les compétences, mais l’imbroglio politico-militaire de l’Est de la RD Congo nécessite également tact, rigueur, écoute et action.
Ils ont d’abord 72 heures pour produire les premiers résultats à transmettre aux ministres de l’EAC et SADC qui se réuniront ce 28 février 2025 pour une évaluation d’étape. Et le temps presse, car sur le terrain, on semble ignorer ces micmacs de salon de Nairobi, Dar-Es-Salam ou New-York.
La REDACTION
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