Onction des députés pour le report de la présidentielle au Sénégal : A l’analyse comparée avec l’AES, ça donne tort à la CEDEAO et Cie !

Onction des députés pour le report de la présidentielle au Sénégal : A l’analyse comparée avec l’AES, ça donne tort à la CEDEAO et Cie !

Le chœur de nos confrères sénégalais, les réseaux sociaux sont unanimes : ce qui s’apparente à des arrangements politiques au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation, ces deals pour que tout juste certains puissent en être et même se faire élire ou être faiseur de rois, toutes ces gesticulations et ces attitudes contorsionnistes donnent finalement raison à l’opinion nationale, et même de la sous-région que le Sénégal a fait une embardée avec l’Etat de droit. Ça y est donc, bas les masques !

Dans ce pays si paisible, on ne peut pas organiser des élections à bonne date ! Dire qu’il y a risque de troubles, qu’il faut un autre arbre à palabre après celui de juin 2023 et tacitement qu’il faut intégrer Karim Wade dans le jeu politique pour cette présidentielle, c’est faire fi des clauses de la Loi fondamentale. D’ailleurs, l’atmosphère insurrectionnelle qui a prévalu ce 5 février 2024 tard dans la nuit, autour de la place Soweto, lorsque les députés votaient cette Loi inique et crisogène, est symptomatique que le pouvoir commet une faute politique.

A ce titre, les députés sénégalais en particulier ceux de Benno et du PDS n’ont pas rendu service, ni au peuple sénégalais, ni à cette démocratie, dont on se gargarisait sur l’exemplarité. Ils ont causé un grand tort au pays !

Mieux, ils donnent raison aux pays de l’AES Mali-Burkina-Niger, englués dans la gadoue terroriste, lesquels ahanent à pacifier leurs territoires. Or, la CEDEAO et Cie les poussent à la roue de retourner vite aux urnes. Comment ? En organisant des scrutins dans des pays où des gros pans de l’espace sont infestés de terroristes ! Pour quelle légitimité ? Par des sanctions et coercitions, on veut un retour à l’ordre constitutionnel, dans ces pays «parias» sous terrorisme.

Comparaison n’étant pas raison, tout de même c’est un peu fort de café, car la CEDEAO et même la Communauté internationale cravachent dur pour un retour à l’Etat de droit, dans des conditions sécuritaires exécrables, dans l’espace AES, alors qu’au Sénégal, serein on ferme pratiquement les yeux sur cette longue prolongation présidentielle.

6 mois ou plus, ce n’est rien pour un Etat, alors, la CEDEAO et Cie devraient pouvoir tolérer que le Mali-Niger-Burkina, qui sont déjà dans des situations difficiles, puissent prendre du temps de régler ces questions domestiques, avant d’aller aux urnes.

Au Sénégal, cette rallonge de bail octroyée à Macky Sall n‘est pas mauvaise dans l’absolu, si tant est que le Sénégal risque de plonger dans le chaos, sans ça, mais c’est le 2 poids 2 mesures de la CEDEAO, et tous ceux qui éructent contre les 3 pays de l’AES qui gênent énormement. La seule différence, est que Goïta-IB et Tiani ont pris le pouvoir par les armes, alors que Macky Sall, c’est par une torpille à la Constitution.

Ce plan de dévolution du pouvoir par les marionnettistes qui sont derrière le tango politique sénégalais exonère l’AES sur cette question des élections, et du timing transitionnel.

Au Sénégal, tant qu’à faire, si dialogue inclusif, il doit y avoir, pourquoi ne pas intégrer tous les Ousmane Sonko et autres perclus à Rebeus ou Cap Manuel ! Car le 15 décembre 2024, c’est loin, et permet de tout apprêter, y compris celui qui sera oint par les urnes. Le parjure parlementaire de ce 5 février 2024 et cette guerre désormais ouverte entre les députés et les juges du Conseil constitutionnel, cette crispation politico-judiciaire provoquée à dessein pour assouvir des desseins personnels laissera des séquelles au Sénégal, quelle que soit l’issue du processus électoral.

Mais, l’acte des députés montre que si les Sahéliens de l’AES «gueulent» même s’ils n’ont pas raison sur toute la ligne, ils ont compris ce poker menteur, auquel ceux qui sont au sommet des organisations ou d’Etats se livrent.

Le Sénégal avec cette bifurcation au détriment des Lois de la République, donne du grain à moudre à tous les panafricanistes sincères ou faisant semblant, lesquels crient basta sur le néocolonialisme, et la gouvernance par procuration ! Même l’exception sénégalaise, sans être dans la gouvernance kakie, est victime de cette géopolitique unilatérale, de plus en plus remise en cause. Macky Sall, semble être dans une camisole de force, et il n’a pas eu le choix que de suivre certaines directives ! C’est dommage ! Pourtant, il faut que cela cesse ! Il faut que les Africains puissent choisir librement leurs dirigeants, bons ou mauvais, c’est par ce training qu’on avance. Il faut que la CEDEAO et tous ceux qui veulent du bien de l’AES, de l’Afrique comprennent que les paradigmes géopolitiques ont évolué ! Et acceptent ce «Brexit sahélien» ! Le cas sénégalais donne raison en partie aux peuples burkinabè, malien et nigérien qui ne veulent plus de pantins à la tête de leurs Etats. Et de facto, tort à la CEDEAO et Cie.

Et attention même après IB-Goïta-Tiani, l’ADN de ce Sahel a subi une mutation, et rien ne sera plus comme avant ! On se demande d’ailleurs ce que fera la CEDEAO, face à cette pantalonnade sénégalaise en cours ? C’est ce grand écart, cet équilibrisme intenable de la CEDEAO qui est dénoncé. Pouvoir militaire ou civil, il faut laisser l’Afrique choisir ses chefs librement.

La REDACTION

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