«Opération mains propres» au Mali : Après Boubeye et Bouaré, c’est au tour de Mahamadou Camara d’être épinglé par la justice 

«Opération mains propres» au Mali : Après Boubeye et Bouaré, c’est au tour de Mahamadou Camara d’être épinglé par la justice 

Boubeye Maïga et Bouaré Fily Sissoko ne seront pas seuls en prison pour soupçon de prévarication, mal-gouvernance et détournements de deniers publics. Hier jeudi 23 septembre 2021, l’ancien directeur de cabinet et ancien ministre du président IBK,  Mahamadou Camara,  a été de nouveau placé sous mandat de dépôt pour les mêmes motifs à savoir l’affaire dite d’achat d’avion présidentiel et d’achat d’équipements militaires pour les FAma. 

Retour à la case prison donc, pour l’ancien Dircab de la présidence, lui qui avait déjà séjourné durant un mois avant l’annulation de la procédure le concernant par la Cour d’appel de Bamako, en avril 2020. Visiblement, les affaires «achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires» sont en train de toucher plusieurs proches de l’ancien président.

A l’évidence, «l’opération mains propres» promise par les autorités de la Transition s’est ébranlée. Et on se demande jusqu’où ira-t-elle ? Pour le moment, certains tremblent de toute leur carcasse craignant d’être épinglés par le glaive judiciaire  brandi par la junte militaire depuis quelques temps. Ces deux affaires qui avaient mis à nue les travers du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta avaient été qualifiées de point culminant de la corruption au pays de Mobibo Keïta. A l’époque, en dehors d’une opération d’enfumage qui avait consisté à annoncer l’ouverture d’une enquête qui allait étouffer l’affaire,  aucune action n’avait été entreprise pour faire rendre gorge à ces «commis de l’Etat» qui avaient trempé dans cette gigantesque «escroquerie». Depuis la chute de ce régime, cette affaire a été remise au goût du jour et l’histoire est entrain de rattraper ces derniers, qui jadis faisaient la pluie et le beau temps.

Et sans doute, de l’autre côté d’Abidjan, où il s’est exilé, Karim Keïta suit cette opération de très près, lui qui est cité dans l’affaire Birahima Touré. Karim Keïta qui jouissait du pouvoir au sens propre du terme et dont les excès relayés sur les réseaux sociaux avaient choqué et outré plus d’un malien, reste un client sérieux de la justice transitionnelle. Du reste, il n’est pas exclu que dans les jours à venir, son cas fasse l’objet d’un «traitement spécial» ou d’une demande d’extradition de la justice malienne afin qu’il réponde des accusations portées contre sa personne.

Au propre comme au figuré, les dignitaires de l’ex-régime doivent s’inquiéter car comme il est de coutume en pareille circonstance, plusieurs d’entre eux passeront à la trappe. Tout ce que l’on souhaite, c’est que cette opération lancée pour nettoyer les écuries d’IBK, se fasse dans les règles de l’art avec comme base fondamentale : le principe de l’équité devant les juridictions. C’est à ce prix que le gouvernement de la Transition pourra marquer les esprits et convaincre les plus sceptiques qui indexeront à coup sûr une «chasse aux sorcières» ou une justice de vainqueur.

 Davy Richard SEKONE

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