Opposition congolaise : L’introuvable unité ne se dessinera pas à Bruxelles

Opposition congolaise : L’introuvable unité ne se dessinera pas à Bruxelles

5, ils sont 5 sur les 7 têtes de proue de l’opposition congolaise à se retrouver à Bruxelles, hier 12 septembre pour affiner une stratégie pour la présidentielle du 23 décembre 2018. Même les candidats recalés officiellement tel Jean-Pierre Bemba, ou par des voies détournées comme le cas de Moïse Katumbi étaient à ce cénacle bruxellois. Image d’Epinal, s’il en est, car auparavant deux réunions similaires à Kinshasa, ont exhibé une opposition lézardée, car d’aucuns étaient aux abonnés absents pour des raisons de voyage, d’autres n’ont pas daigné donner d’explications, se contentant de ne pas venir. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ceux qui guignent le fauteuil présidentiel du palais de la Nation se retrouvent à Bruxelles. Déjà les 8 et 9 juin 2016, dans les salons de l’Hôtel du Lac à Genval, en banlieue bruxelloise, les opposants s’étaient retrouvés pour arrêter la conduite à tenir face à un Kabila, vainqueur par «glissement», à l’époque.

C’est le signe manifeste que derrière les discours d’unité, les opposants ne parlent pas d’une seule voix au sujet de ce scrutin crucial de fin décembre 2018. Si donc cette rencontre avait pour but d’adopter la posture face à la machine à tricher, pardon la machine à voter, et au nettoyage du fichier électoral, parasité par l’inscription de 16,6% d’électeurs sans empreinte digitale, elle visait également à accorder les violons sur qui est à même de battre le candidat du pouvoir, mais en lame de fond  subsiste une méfiance quasi rédhibitoire entre les opposants, chacun craignant un coup de Jarnac de l’autre.

Ainsi en est-il de Félix Tshisekedi de l’UDPS et de Vital Kamerhe de l’UNC, qui suscitent la méfiance vis-à-vis des autres notamment de ceux qui n’ont pas été retenus par l’Administration électorale  et par la Cour constitutionnelle pour compétir. En effet la tentation est grande que les deux ne fassent défection si par exemple, un Jean-Pierre Bemba, était choisi comme le cheval sur lequel, va miser l’opposition dans son ensemble, si jamais, un repêchage de l’ex-pensionnaire de la CPI, s’opérait. Et le communiqué final sanctionnant ce brainstorming qui a soigneusement évité de s’étendre sur cette épineuse question de candidat unique de l’opposition, est révélateur de la gêne aux entournures, voire de la crainte de l’implosion de l’opposition, si jamais déjà, on désignait ce mouton à cinq pattes. Tout juste Vital Kamerhe a-t-il laissé entendre que même à la veille du scrutin, un candidat unique peut être dégagé. Argument spécieux, s’il en est, surtout venant de la part d’un homme politique qui a slalomé entre Kabila et l’opposition et dont le nomadisme politique est de notoriété publique. Surtout, quel candidat unique peut-il à quelques encablures d’un tel scrutin et surtout face, au champion de Kabila Ramazani Shadary, quel candidat unique de l’opposition estampillé in extremis pourrait faire mouche. C’est dire qu’il y a loin cette réunion bruxelloise, à l’avènement clair d’une opposition  dont le cœur battra à l’unisson pour une seule personnalité.

Sam Chris

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