Option de la «stabilité» en Guinée par la CEDEAO : Autrement dit Alpha Condé reste !

Option de la «stabilité» en Guinée par la CEDEAO : Autrement dit Alpha Condé reste !

Il faut se féliciter de voir la CEDEAO jadis taxée de «machin» inutile sous-régionale, se démener comme un beau diable ces derniers mois pour jouer un des rôles à elle assigné notamment en Guinée-Bissau, au Mali et maintenant en Guinée-Conakry. Même si souvent, c’est avec des résultats mitigés pour ne pas dire que rarement les lignes bougent dans le sens voulu par elle.

Ainsi après le Mali où sa médiation a abouti à une impasse, la voici en Guinée-Conakry pour tenter de prévenir ou d’amoindrir une crise pré et post-électorale qu’elle sait inéluctable.

Par visioconférence en date du 15 août dernier, et par la bouche du président de la Commission Jean-Claude Kassi Brou, la CEDEAO a choisi la «stabilité» au pays de Sekou Touré. Une posture qui veut donner du tonus au dialogue de sourds entre le pouvoir et l’opposition agglomérée autour du Front national de défense de la Constitution (FNDC), et déblayer le terrain pour la présidentielle du 18 octobre qu’elle veut apaisée. Et dans la foulée, la CEDEAO appuie techniquement la CENI.

Une visioconférence de la Commission qui prélude un déplacement de chefs d’Etat avant le jour J du scrutin. Dans quelques jours ou semaines.

Or la même CEDAO sait que la grosse tambouille se cristallise sur le 3e mandat que va chercher Alpha Condé, lequel bien qu’ayant réservé sa réponse aux objurgations des militants du RPG qui s’étaient rassemblés en convention le 5 août  dernier  le fera bientôt, ce jeudi 20 août peut-être, une affirmative porteuse de tous les germes de tensions, dans une Guinée où traditionnellement d’ailleurs, les élections sont consubstantielles aux violences et aux morts !

Certes la CEDEAO en Guinée tout comme au Mali reste fidèle à l’article 2 de son Protocole, et ne saurait dire à Alpha Condé de partir, un président sortant qui a pris le soin de se  faire une virginité politique avec la nouvelle constitution querellée du 22 mars promulguée le 6 avril 2020.

Autrement dit, cette «stabilité» est un douillet euphémisme pour signifier «Alpha Condé reste» ! Pour l’opposition, l’alternance démocratique qui sera sacrifiée sur l’autel de cette stabilité, n’est pas une solution au problème guinéenne et si on peut saluer l’action de la CEDEAO de jouer les avant-gardistes, démarche qu’elle devrait d’ailleurs étendre à la Côte d’Ivoire, où le 3e mandat de Ouattara, exhale déjà les miasmes de l’interminable guérilla de 2010, là en Guinée, la pilule sera très dure à avaler.

Alpha reste, et après que deviendra la Guinée ? Comment sera ce mandat du président-sortant ? Peut-être que c’est le moindre mal, mais la CEDAO devra rassurer l’opposition, mettre sur la table des perspectives rassérénantes. Car souvent aussi si les chefs d’Etat sortants jouent aux prolongations et au culte de l’indispensabilité et si on les laisse faire, c’est que l’opposition ne présente pas les garanties d’une alternance, ni d’une alternative crédible !

La REDACTION

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