Le Collectif citoyen pour l’agroécologie (CCAE) a animé une conférence de presse, le mardi 15 mai 2018, à Ouagadougou. Il a informé de la tenue d’une marche contre les Organismes génétiquement modifiés et les moustiques génétiquement modifiés, le 2 juin prochain. Il sera remis à cette occasion, un mémorandum et une pétition pour dire ‘’non’’ aux moustiques génétiquement modifiés aux autorités.
Après la première marche organisée en 2015, contre les Organismes génétiquement modifiés (OGM), le Collectif citoyen pour l’agroécologie (CCAE) a, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le mardi 15 mai 2018, annoncé qu’il organisera une marche de protestation contre les OGM et les moustiques génétiquement modifiés.Cette marche qui s’inscrit dans un contexte mondial aura lieu en différé le 2 juin 2018, à partir de 8 heures à la place de la Nation. Il sera remis à cet effet, un mémorandum et une pétition contre les moustiques génétiquement modifiés aux autorités. Le CCAE entend aussi, poursuivre la mobilisation, en rencontrant les autorités coutumières, religieuses, les élus locaux et les communautés de base.A en croire les conférenciers, c’est une série de questionnements qui les amène à mener ce combat. Ils se disent outrés d’apprendre que la recherche s’aventure dans des manipulations génétiques du niébé et des moustiques, cela après l’échec du coton génétiquement modifié et l’absence d’une étude d’impact environnemental et sanitaire. Face à cette situation, le porte-parole, Ali Tapsoba, a indiqué qu’il est important d’informer l’opinion de la dangerosité des moustiques génétiquement modifiés que le projet Target Malaria ambitionne de relâcher dans le pays. Pour l’association, la technologie du génétiquement modifié des moustiques va faire appel à ce qu’on appelle le «forçage génétique», qui consiste à disséminer un certain nombre de traits de caractères dans la population de moustiques. Pour ce qui concerne le cas du Burkina, il précise qu’il s’agira de jouer sur le ratio sexué de moustiques. «Leur ambition, c’est de créer des mâles qui ne piquent pas selon eux, qui ne donnent pas le palu». Et pour le CCAE, contrairement à ce qu’on veut faire croire, ces moustiques génétiquement modifiés s’avèrent être très dangereux pour la santé et l’environnement. «Nous avons des informations, des publications scientifiques qui informent que cette technologie ne va pas toucher seulement les mâles, mais il y aura la possibilité qu’il y ait des femelles, et également, des croisements entre ces moustiques génétiquement modifiés et des moustiques sauvages qui peuvent créer des hybrides qui, nous craignons, peuvent donner d’autres maladies que le paludisme», a-t-il dit. Il s’interroge si en modifiant le génome du moustique, il ne serait pas capable d’héberger des virus tels qu’Ébola, le sida, parce que pour l’instant, le moustique ne peut héberger que le plasmodium au niveau de son organisme de façon naturelle. A l’en croire, les différentes interrogations posées n’ont pas eu de réponse, toute chose qui les amène à s’inquiéter. Aux dires du porte-parole, il aurait donc fallu, selon les principes de précaution, que le Burkina puisse disposer d’un laboratoire de biotechnologie de haut niveau pour vérifier ces informations en amont, avant de procéder à ce saut vers l’inconnu. En sus, il soutient que lorsque ces populations de moustiques seront détruites, cela va créer un vide écologique, qui risque d’être occupé par d’autres espèces dont la dangerosité ne pourra pas être maîtrisée. «Il y a aussi des informations scientifiques qui montrent qu’on peut utiliser ces moustiques comme armes bactériologiques», a-t-il dit. C’est pourquoi, Ali Tapsoba estime qu’il n’est pas opportun de laisser ces moustiques aux mains des multinationales reconnues comme des marchands de la science. «Qui sait ce qu’elles pourraient en faire», s’est-il inquiété. En outre, le porte-parole du CCAE signale que cette technologie peut aussi créer une dépendance des populations vis-à-vis de la question sanitaire, alors qu’ils sont pour une dépendance de leur santé, pour des solutions endogènes dont il assure que la recherche burkinabè en a suffisamment dans sa besace. Pour lui, il suffit tout simplement d’explorer ces solutions qui ne coûtent pratiquement rien et qui viennent à bout du paludisme sans conséquences désagréables. Le CCAE invite donc tout le monde, quel que soit son statut social, à se mobiliser le 2 juin pour bouter hors du Burkina Faso, Target Maralia, parce que «les moustiques ne choisissent pas leurs partenaires à piquer», a renchéri Ali Tapsoba. SOCIETE
Pélagie OUEDRAOGO
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