Officiellement, ce sont la relecture de conventions collectives suspendue, des dossiers pendant depuis des décennies non résolus, notamment ceux de travailleurs compressés depuis plus de 3 décennies, et de partants volontaires à la retraite, et enfin une question de primes obtenues via un accord entre le patronat, le gouvernement et l’Union nationale de travailleurs du Mali (UNTM), officiellement, ce sont donc toutes ces raisons qui expliquent de ce débrayage de 3 jours décrété par la toute puissante centrale syndicale malienne. Une posture maintenue, en dépit d’âpres négociations entre les syndicats et le gouvernement, laquelle n’a abouti ni à un accord à minima, ni à une suspension du mouvement.
Depuis hier 18 novembre tous les secteurs de l’Administration publique malienne sont touchés par cette saute d’humeur, et c’est bien une fronde sociale, la première de cette envergure à laquelle doit faire face le nouveau pouvoir de la Transition.
Problèmes sociaux donc, mal managés, il est vrai par le président de la Commission gouvernementale, Yacouba Kahlé, qui aurait lâché de guerre lasse face aux syndicats : «Nous n’avons rien à vous proposer, ni aujourd’hui, ni demain, au regard de la situation du pays, donc allez en grève !».
Un écart langagier qui rebute même s’il est vrai que ce n’est pas opportun qu’à peine 2 mois après le début de cette Transition, que les syndicats posent le couteau sur la gorge du gouvernement de Moctar Ouane.
N’empêche que si le social est bien la cause de cette grève, ça sent les récriminations politiques à plein nez. En effet, l’UNTM ne fait pas mystère de sa frustration d’avoir été écarté de l’ossature du CNT, la future Assemblée nationale concoctée de façon quasi solitaire par Assimi Goïta l’actuel vice-président. A l’évidence, nombreux sont ceux qui éructent contre la composition des 121 membres de cet organe législatif. Le colonel Assimi Goïta qui a pris cette affaire en main, tente de «caser» tous les membres du quarteron de colonels de Kati qui ont renversé IBK le 18 août. Conséquences : de nombreuses entités ont été mises en bordure de route, ou se retrouvent avec des postes-faire valoir.
C’est ce que ne veut pas l’UNTM qui n’a pas présenté de candidat. Le M5, lui devrait se contenter de postes périphériques, à moins que le mouvement que dirige l’imam Dicko ne décide finalement de claquer la porte. C’est clair maintenant que sous ses dehors de transition civile, c’est bien les militaires, pour ne pas dire que c’est Assimi Goïta qui est aux manettes. Transition militaire malienne donc, qui a l’exécutif, et qui aura le CNT, dernier maillon du puzzle pour pantoufler après la fin de ce pouvoir intérimaire ? Nul ne sait mais, il y a certains signes émanant de ces intérimaires militaires qui ne rassurent guerre quant à la volonté de rendre le pouvoir dans 16 mois. A moins que ce ne soit une façon pour ces militaires putschistes de se partager les postes les plus juteux, se remplir les poches, cueillir des poires pour quand il y aura de la soif, avant de partir. Dans tous les cas, ce genre de comportement donne un peu raison à la CEDEAO qui est restée longtemps dubitative, sur la lavée des sanctions. Un militaire au pouvoir reste toujours une question à multiples inconnues avec la démocratie . UNE
La REDACTION
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