OTRAF-UCRB : Le calumet de la paix fumé  à la primature

OTRAF-UCRB : Le calumet de la paix fumé  à la primature

Après quelques semaines de suspension par le gouvernement, l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) ont sur la médiation du Haut conseil du dialogue social, trouvé un terrain d’entente. Elles ont, en présence du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, signé un accord de sortie de crise, qui met fin au différend qui les oppose. C’était le lundi 17 septembre 2018, à la primature.

C’est sous l’égide du président du Haut conseil du dialogue social, Jean Marc Palm, que l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) et l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) ont signé le procès-verbal qui met fin à la crise née de la revendication d’un groupe de chauffeurs routiers, qui demandait la démission du président de l’OTRAF. Cela avait conduit à la suspension de l’OTRAF et de l’UCRB par le gouvernement. A travers cette signature de sortie de crise, les deux parties s’engagent à : respecter désormais, crapuleusement la convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale des associations en renonçant à demander le départ d’un poste d’un ou des président de l’organisation syndicale, à mettre en œuvre les engagements signés à la rencontre du 27 août 2018, sur la gestion du fret et l’amélioration des conditions de vie du secteur routier, à respecter tous les protocoles de convention sectoriel qui lient les deux organisations, à sensibiliser leurs militants au respect mutuel et au principe d’autonomie de chaque organisation, à développer la communication entre les deux organisations, afin d’éviter les situations de conflit, à privilégier l’esprit de dialogue entre les deux organisations et à préserver les intérêts économiques et sociaux du Burkina Faso.

Médiation réussie, selon le PM

Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a présidé la rencontre. Etaient également présents à ses côtés, des membres du gouvernement, tels que le ministre en charge de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo et le ministre en charge du transport, Vincent Dabilgou. A l’issue de la signature, Paul Kaba Thiéba a félicité le Haut conseil du dialogue social pour la médiation réussie. Il a également félicité les deux parties à savoir l’OTRAF et l’UCRB, des compromis qui ont été obtenus et du sens patriotique dont ils ont fait preuve, en mettant l’intérêt national devant des questions particulières, afin de ramener l’ordre et la paix social dans ce secteur vital de l’économie nationale. En ce qui concerne la suspension des deux syndicats, Paul Kaba Thiéba a, compte tenu des évolutions positives constatées ce matin, promis de donner toutes les instructions de manière à ce que le ministre en charge de l’administration territoriale puisse procéder à la levée de la mesure de suspension des deux organisations. Ce qui selon lui, leur permettra à nouveau d’exercer leurs prérogatives dans le transport et l’organisation du fret des différents corridors routiers. De même, il promet de donner des instructions, afin qu’une commission rassemblant l’ensemble des parties soit instituée, de manière à ce que les points qui ont été consignés dans le procès-verbal de conciliation et également celui de la réunion tenue le 27 août dernier, soient scrupuleusement respectés. Il s’agit, aux dires du chef du gouvernement, de l’amélioration des conditions de vie et de travail des chauffeurs routiers, d’une nouvelle discussion sur la répartition du fret sur les différents corridors, sur la base des principes qui donnent satisfaction aux intérêts de toutes les parties. «Sur cette base, je pense que nous avons besoin d’un accord durable, qui va amener l’efficacité dans ce secteur vital de notre économie nationale», a-t-il dit.

Les deux parties satisfaites de cet accord

En prenant la parole, le président de l’UCRB, Brahima Rabo a, au nom de tous, remercié le gouvernement d’avoir levé la suspension ce qui, à l’en croire, leur permettra de repartir sur le terrain et d’essayer de défendre leurs camardes routiers qui souffrent sur les corridors présentement. «Nous sommes les premiers à être satisfaits de cet accord, à partir du moment où ce sont des mesures d’accompagnements», a laissé entendre Brahima Rabo. Il poursuit en indiquant que cet accord va permettre de régler les conditions de vie et de travail des chauffeurs. Il précise que le gouvernement a aussi des mesures pour mettre en place des bons de chargement, au niveau des trois ports (Côte d’Ivoire, Togo, Bénin). «Les chauffeurs souffrent, ils attendent parfois deux, trois mois, au niveau de ces ports et c’est ce qui a le problème. Mais avec les mesures prises par le gouvernement, d’ici à un mois, je pense nous allons voir les bons de chargement, au niveau de ces trois ports», a assuré le président de l’UCRB. Même son de cloche chez le président de l’OTRAF, El Hadj Issoufou Maïga. Tout en saluant cette suspension, il souhaite cependant, que les engagements qui ont été pris puissent être effectifs, le plus tôt possible. En sus, il assure qu’ils sont disposés et disponibles à travailler 24 heures sur 24, à sortir de cette situation, de façon pérenne. Par ailleurs, El Hadj Issoufou Maïga, a demandé pardon à la population pour les désagréments causés, lors de leur grève. «L’engagement pris ce matin, c’est un renouveau pour transport au Burkina Faso», a-t-il renchéri.

Pélagie OUEDRAOGO

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