Ouattara chez Macron : Difficile costume pour l’illustre sapeur-pompier ivoirien

Ouattara chez Macron : Difficile costume pour l’illustre sapeur-pompier ivoirien

Dîner éminemment politique, voilà ce qu’on peut qualifier celui d’hier soir 25 janvier 2023 entre le président français, Emmanuel Macron qui recevait son homologue ivoirien Alassane Ouattara.

En effet, si le second a l’habitude de rendre visite au premier, le séjour actuel s’inscrit dans une conjoncture politique inflammable au Sahel, plus particulièrement au Mali et surtout au Burkina Faso, où on assiste à une tension crescendo entre Paris et Ouagadougou.

Injonction de changer d’ambassadeur, discours de la rue et même dans les salons cosy anti-politique française, et fin actée de la présence de l’opération Sabre depuis ce 18 janvier 2023. Il n’y a pas meilleur baromètre pour dire qu’entre le Burkina et la France, rien ne va plus !

Désir fort de changement du format du partenariat que d’aucuns englobent en une seconde décolonisation, nombreux griefs à l’endroit d’une France accusée à minima de néocolonialisme, pire de souffler sur les braises du terrorisme au Sahel.

Alors, toutes les analyses s’accordent à penser que Ouattara va à Paris pour prodiguer quelques astuces à Macron dont visiblement le discours de Ouaga semble avoir «Pshiit» comme dirait Chirac, mais surtout endosser le costume du sapeur-pompier, ou plus exactement du Go Between, la courroie de transmission entre Paris-Ouaga-Bamako.

En effet, pour perdre rien que le cas du Burkina, les rapports sont devenus tellement exécrables, en dépit toujours d’un certain langage diplomatique, les relations ne tiennent qu’à un fil qu’il faut parlementer, et c’est à Paris de prendre l’initiative de trouver l’approche idoine, et surtout de trouver le médiateur approprié.

On a donc beau dire que le chef de l’Etat ivoirien est un francophile pur jus, il n’est pas fâché avec les autorités burkinabè, même si on sent un peu de méfiance.

Avec Bamako, et avec le douloureux feuilleton politico-militaire des 49 soldats, les choses se normalisent doucement entre les 2 pays, mais pas encore assez pour que tout baigne.

Pour le Burkina, déjà, il y a le temps court (1 mois) donné aux forces spéciales Sabre de quitter Kamboinsin, et même si le Quai d’Orsay a affirmé qu’il respectera le délai pour la réarticulation de cette présence militaire au Burkina.

Vue de Ouaga, Alassane Ouattara comme faiseur de paix avec Paris, les sentiments sont mitigés. Si certains estiment que vu son âge, son expérience et ses connexions, il peut jouer au médiateur, d’autres pensent qu’il est «trop marqué», comprendre, il est un pion de la France et qu’il avait beaucoup d’accointances avec Damiba, et donc il est disqualifié pour négocier avec IB. Macron-Ouattara, sur le cas du Burkina, qui s’est rebiffé contre la France, et qui semble emprunter de façon sinueuse la voie malienne, la circonspection mêlée à de l’espoir se dégagent. Et si Ouattara devait jouer à ce sapeur-pompier-là, il lui faudra d’abord baliser le terrain, agir avec tact, quitte par exemple à passer par le Togolais dont le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey était par hasard hier à Ouaga.

 

La REDACTION

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