Ousman Sonko, ex-ministre de l’Intérieur devant la justice universelle en Suisse : A quand le procès de l’ex-Ubu de Gambie ?

Ousman Sonko, ex-ministre de l’Intérieur devant la justice universelle en Suisse : A quand le procès de l’ex-Ubu de Gambie ?

Un Ousmane Sonko peut en cacher un autre. Alors que le leader du PASTEF au Sénégal, Ousmane Sonko, se bat pour avoir son dossier, être retenu pour la présidentielle de février 2024, son homonyme parfait gambien, celui-là est dans le box des accusés, à des milliers de km, au bord du Lac Léman, en Suisse, rattrapé par les fantômes du fantasque Yahya Jammeh dont il fut le ministre de l’Intérieur pendant 10 longues années.

Le tribunal pénal fédéral de Bellinzona, au nom de la compétence universelle, juge en effet cet ancien dignitaire et sicaire de l’ex-président gambien pour crimes contre l’humanité.

Hier 8 janvier 2024 en effet, la justice helvète veut connaître les tenants et aboutissants des méfaits de cet homme des sales besognes de la présidence yayamesque, c’est-à-dire pendant les 22 années où le pays fut sous une chape de plomb de cet Ubu tropical !

Qu’a commis cet ex-inspecteur général de la police, Ousman Sonko, 55 ans, qui demanda l’asile en Suisse, où il fut arrêté en janvier 2017 ? C’est à cette question que devra répondre la justice suisse, car Ousman Sonko aurait ordonné ou laissé faire des meurtres, viols, détentions illégales et tortures y compris au chalumeau et à l’électricité. Face à l’accusé, les juges mais aussi 10 parties civiles dont 8 victimes directes.

C’est le deuxième procès comme l’a rappelé Human Rights Watch (HRW) concernant des affaires de crimes contre l’humanité en Gambie.

Et les victimes de cette période des braises, les ONG et parties civiles tous s’accordent que c’est une grande avancée, et surtout pour une compétence universelle, dont les déboires de la CPI dans plusieurs dossiers ont plombé l’envergure, donc, une justice universelle, qui redore son blason, par ce procès en Suisse. Car depuis le TPIR et le TPSL, cette compétence universelle a fait bouger les lignes concernant les cas des princes de ce monde, refugiés souvent derrière une immunité-impunité !

Evidemment, on aurait souhaité que cet ancien prince aux mains tâchées de sang de ses compatriotes soit jugé par un Tribunal africain, comme les Cours africaines de Dakar pour Hussène Habré.

Mais, qu’à cela ne tienne, c’est toujours un signal fort pour les princes présents, passés et à venir ainsi que les seigneurs de guerre : la justice surtout universelle est très lente peut-être, mais, a la mémoire longue.

En mars prochain, mois prévu pour le délibéré, les victimes d’Ousman Sonko, auront justice, mais c’est toujours un gros alevin que juge le Tribunal fédéral de Bellinzona. Car, le gros poisson, le capitaine, le maître de ces crimes impunis reste l’illustre exilé de Guinée-Equatoriale, Yahya Jammeh. A quand le procès de cet Ubu-roi dantesque devant la justice ? Nul ne le sait, mais c’est déjà un avertissement qu’un de ses ex-fidèles lieutenants réponde de ses actes devant un tribunal.

La REDACTION

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