Ouverture du dialogue politique au Gabon : Le général Nguema pourra-t-il nettoyer les écuries Bongo ?

Ouverture du dialogue politique au Gabon : Le général Nguema pourra-t-il nettoyer les écuries Bongo ?

Il s’ouvre ce mardi 2 avril et ce, jusqu’au 30 un dialogue national inclusif au Gabon. 580 participants venant des différentes couches sociales y compris des représentants des partis politiques sont attendus à ce conclave. L’objectif poursuivi, à travers ce dialogue présidé par l’archevêque, Monseigneur Iba-Ba, est double : adopter des réformes politiques d’importance pour éviter de nouvelles crises au pays et définir les grands principes d’organisation de l’Etat et des pouvoirs publics. C’est dire l’immensité des travaux et la grande responsabilité des participants à créer un renouveau politique dans un pays longtemps confronté à des crises de démocratie du fait des hold-up électoraux et de la monopolisation du pouvoir.

En invitant ses compatriotes sous l’arbre à palabres pour poser les balises d’un nouveau contrat social, le Général est-il en train de prouver davantage aux yeux des Gabonais et de la communauté internationale qu’il n’a pas que faire une révolution de palais, le 30 août 2023 en déposant celui dont il avait la charge de sécuriser mais plutôt qu’il tient à remettre son pays debout ? Pour des voix dissidentes à cette initiative de dialogue, c’est la formule tout trouvée pour le Général quatre étoiles de créer les conditions de son maintien au pouvoir. Sans lui donner le bon Dieu sans confession, on peut tout de même convenir qu’il dégage une certaine odeur de sincérité eu égard à ses propos et gestes pour donner une nouvelle ère aux Gabonais qui aspirent aux institutions crédibles et à l’égalité sociale. Lui qui a été longtemps dans les arcanes du pouvoir des Bongo sait mieux que quiconque les écuries d’Augias qui ont infecté le Palais de bord de la mer qu’il va falloir nettoyer. Il connait les problèmes et rien de tel que d’inviter tous les protagonistes sous un arbre à palabres pour trouver les voies et moyens consensuels pouvant panser le mal gabonais ou du moins les séquelles de la monarchisation du pouvoir pendant un demi-siècle par la famille des Bongo. Le général Oligui a promis justement de nettoyer les écuries nauséabondes des Bongo, mais il veut aussi une trajectoire consensuelle de la Transition, et l’avènement d’une armature institutionnelle qui sera issue des forces vives du Gabon. Par contre certains dossiers tels ceux des familles des victimes des violences post-électorales, manifestement et à entendre la ministre Murielle Mindoua, chargée des reformes de la Transition veut les refiler au prochain pouvoir issu des urnes, par manque de temps !

C’est dire qu’au Gabon avec ce dialogue, le pays se trouve dans un virage important pour se doter des institutions fortes et trouver des mécanismes fiables pour choisir librement ses dirigeants. Comme on le sait, en Afrique subsaharienne, le dialogue est une vertu, et y recourir pour aplanir des difficultés, est une voie de sagesse. Et dans ce postulat, on peut dire que le Général Nguema est sur la bonne voie pour rétablir la confiance entre l’Etat et les citoyens gabonais et pour renforcer la cohésion sociale. Si au soir du 30 avril, le consensus arrivait à se dégager, le président de la Transition aura réussi à faire plus de la moitié du travail, le reste ne sera que la mise en musique de l’avènement de l’état de droit jusqu’aux élections. Ainsi, il pourra rejoindre le cercle restreint des putschistes démocrates comme Amadou Toumani Touré (ATT) du Mali ou John Rawlings du Ghana. Pourvu que les fruits au soir du 30 avril tiennent la promesse des fleurs .

La REDACTION

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