«Pacte pour la paix» au Mali : Enième bouteille d’oxygène pour  le comateux Accord d’Alger

«Pacte pour la paix» au Mali : Enième bouteille d’oxygène pour  le comateux Accord d’Alger

C’est ce qu’on appelle un pied de nez à une visite premier ministérielle. A peine en effet le chef de gouvernement malien Soumeylou Boubeye Maïga avait-il quitte la localité de Mopti que 11 personnes étaient tuées dans la foulée dans la même zone. Pire, une tuerie qui intervient moins de 24h après la signature d’un énième pacte pour la paix pour ranimer un Accord d’Alger dans un état comateux avéré, dès le lendemain de sa signature en juin 2015, obtenu du reste à  l’arraché. Le mort-né se sent de loin, l’Accord s’Alger, portait déjà les germes de son immobilisme dès la naissance :

– position ambiguë de la CMA; sur le terrain, une CMA que bien qu’ayant signé l’Accord de mauvaise grâce évidemment faisant tout pour l’inhiber en empêchant les patrouilles mixtes, en corsant l’installation des autorités intérimaires dans les régions septentrionales et en commettant de temps en temps des actes violents.

– Une plateforme GATIA, pro-Bamako, qui profitant de la bienveillance de l’Etat joue un rôle trouble.

– Enfin, un pouvoir central, qui peine à s’imposer et à faire appliquer les clauses dudit accord.

Le pacte pour la paix,  épais de 2 pages, 3 si on y adjoint celle réservée aux anciens indépendantistes, à la CMA et au GATIA, ce pacte donc qui trouve son fondement dans une résolution onusienne de juin 2018, dispose désormais d’un article contraignant notamment, le 29, qui oblige les signataires à «combattre le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue». le point 9 du pacte stipule que le Conseil de sécurité de l’ONU, œuvrera à écarter tous les empêchements de la mise en œuvre de cet Accord de paix. Faut-il applaudir, le paraphe de «ce pacte pour la paix» ? Oui et Non.

Oui car dans un Mali qui depuis 2012 sue sueur et sang pour circonscrire une guerre terroriste, un Mali qui veut retrouver son Nord, ce pacte apparaît comme une bouteille d’oxygène pour sortir l’Accord d’Alger de son sommeil. Non, car d’abord un pacte pour la paix quasi-similaire avait déjà été signé et n’a pas fait bouger les lignes. De plus, comme pour prouver la faiblesse patente de ces textes, dont l’encre des signataires à peine séché, on  retombe dans la guerre djihadiste, 11 personnes étaient tuées presque concomitamment. Et à peine le PM Boubeye Maïga avait-il rebroussé chemin.

Faut-il croire encore à l’Accord d’Alger malgré les rafistolages qu’on lui colle régulièrement, les mises en garde de la Communauté internationale à l’endroit du gouvernement malien telle celle du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui sera à Ouaga cette semaine, malgré donc toutes ces actions, l’Accord d’Alger, connaît une mise à feu effective défectueuse. A qui la faute ? Au gouvernement malien en premier, mais aussi aux autres protagonistes de cette crise. Mais qui sait peut-être que cette énième oxygénation sera la bonne.

La Rédaction

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