Pâques 2020 en Afrique sous le coronavirus : Messes virtuelles dans des églises vides, sauf le miraculé Burundi

Pâques 2020 en Afrique sous le coronavirus : Messes virtuelles dans des églises vides, sauf le miraculé Burundi

 A l’échelle de l’Eglise, il faudra peut-être après le coronavirus, que le pape François (qui a dit son message  pascal dans une basilique Saint-Pierre vide) convoque un concile Vatican IV, afin de voir en cas d’empêchement absolu comme c’est le cas actuel, comment célébrer les messes pour toutes les brebis chrétiennes. Vatican II (1962-1965) a ouvert l’Eglise au monde, a introduit l’inculturation dans les églises. Vatican III (tenu en juin 2014), a mis l’accent sur la famille. Vatican IV devrait se pencher sur les grands pathos contemporains qui menacent le monde, y compris l’Eglise, et comment poursuivre l’œuvre œcuménique dans ces cas d’espèces. Bref, peut-être un second aggiornamento, comme celui de Vatican II.

En attendant en Afrique, la veillée pascale 2020 fut quasi-identique, virtuelle partout à travers les ondes ou sur le tube plasmique à l’exception notable du Burundi.

En effet, c’est quasiment via des radios ou des télévisions que les ouailles chrétiennes ont pu suivre la célébration de la solennité des solennités. Des cathédrales, basiliques et autres églises vides, sauf les évêques et quelques co-célébrants, ont dit la messe, que des fidèles ont pu suivre souvent entre 18 heures et 20 heures cette nuit du 11 au 12 avril 2020, une veillée pascale inédite donc avec des églises sans fidèles présents.

Ce sont des bancs vides et des chaises inoccupées que les caméras ont présenté à Abidjan, Kinshasa, Ouagadougou, Dakar, Douala, …Presque les mêmes homélies des évêques et archevêques pour d’abord infirmer ceux qui distillent l’information selon laquelle le Covid-19 serait une punition de Dieu, lesquelles homélies ont insisté sur la foi, sur le sens de pâques qui est le pilier de l’Eglise, car sans la résurrection du Christ, la foi chrétienne s’écroulerait. Une foi qui fut même éprouvée au Burkina Faso, avec le cardinal Philippe Ouédraogo, lui-même contaminé, et qui de sa chambre de convalescence a remercié tous ceux qui ont prié pour lui, et a invité les Burkinabè à la solidarité nationale.

Et si les différentes cérémonies principales du culte catholique, sans communion, eucharistique (mesures-barrières et absence de fidèles obligent) l’ont été à travers les images des télés et les ondes des radios, au pays de Pierre NKurunziza, ce sont à contrario des églises bondées de monde qui ont célébré cette victoire du Christ sur la mort à cette Pâques 2020.

Et pour  cause, tandis que dans la quasi-totalité du continent, on corse les mesures anti-contagion, telles que la systématisation du port des masques, le prolongement des confinements et des quarantaines, au Burundi, il n’y a ni confinement, ni quarantaine, tout juste, fait-on du tapage sur le lavage des mains au savon. Les marchés et autres boutiques restent ouverts et les championnats de foot se poursuivent allègrement tels que les ¼ de finales de la coupe du président qui se sont allègrement joué.

Le dauphin du président Pierre NKurunziza, le colonel Evariste N’Dashimié a même parlé de « protection divine» au sujet de la pandémie et la propagande nationale a foi en Dieu qui protège le pays, un Burundi, qui a enregistré hier tout de même son premier décès de cette pneumopathie, mais qui affiche 4 malades, un chiffre qui, il est vrai, reste marginal par rapport aux autres pays de l’Afrique.

C’est une Pâques 2020 en Afrique où la ferveur fut absente, car c’est dans les domiciles, et en esprit que les fidèles ont communié avec leurs prélats via les images des télés. L’Afrique hier dimanche comptait 13 814 cas confirmés du coronavirus avec 747 décès.

Preuve que la Nature reste maître, quand elle regimbe, preuve aussi, que le coronavirus qu’on le veuille ou non va chambouler toutes les statistiques, quantitativement et qualitativement, et obliger l’homme à revoir sa copie sur sa morgue à croire qu’il est maître et possesseur de cette nature. L’Afrique cendrillonne de ce monde devra aussi s’y mettre. Des Africains qui souhaitent rapidement que le coronavirus devienne vite un mauvais souvenir. Intenables le confinement, la quarantaine, ces lendemains qui s’obscurcissent… avec cette Afrique mise sur cale par le Covid-19.

La REDACTION

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