Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, était face à la presse, ce lundi 11 juin 2018, pour échanger sur la conférence sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l’Etat. Selon le chef du gouvernement, il s’agit d’une conversation avec les forces vives et surtout, les forces syndicales pour trouver une solution définitive et durable aux revendications sociales des travailleurs qui, au fil des mois et des années, sont en train de saper nos équilibres macro économiques et les bases de notre fonction publique et les fondamentaux du vivre ensemble.
Ce 12 juin 2018, s’ouvre la deuxième phase de la conférence des forces vives de la nation sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l’Etat. En rappel, la première phase a eu lieu le 28 février dernier. «Pour la première fois dans l’histoire du pays, les hautes autorités ont décidé de faire un arrêt pour faire une introspection poussée sur l’avenir de notre fonction publique. Et cela, conformément à la volonté du chef de l’Etat qui, dans son discours de fin d’année, a donné instruction au gouvernement d’engager des conversation avec les forces vives et surtout, les forces syndicales pour trouver une solution définitive et durable aux revendications sociales des travailleurs qui, au fil des mois et des années, sont en train de saper nos équilibres macro-économiques et les bases de notre fonction publique et les fondamentaux du vivre ensemble», a expliqué le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. En application de cette instruction donc, s’est ouverte le 28 février 2018, la conférence sur les conditions de rémunération des agents publics de l’Etat. Y prennent part les différentes composantes de la fonction publique dont des organisations syndicales, les notables, les coutumiers, les religieux, les OSC, le patronat. Des dires du chef du gouvernement, à l’issue de la première conférence, un secrétariat permanent technique a été institué qui a reçu les contributions enrichissantes des différents participants, pour exploitation. En effet, le premier processus a abouti à un document consensuel de base qui servira de base de travail aux travaux en atelier qui vont s’ouvrir, ce 12 juin.
Paul Kaba Thiéba a déclaré que l’objectif recherché à cette rencontre est d’aboutir à une refondation de notre contrat social «Une refondation de notre contrat social avec les travailleurs du secteur public, fondée sur les principes d’équité, de soutenabilité budgétaire et de solidarité nationale». Il a poursuivi qu’un autre objectif est d’aboutir à une maîtrise de la masse salariale en cohérence avec les objectifs d’investissement, dans le cadre du PNDES. Le chef du gouvernement a souligné que la trajectoire d’évolution de notre masse salariale par rapport à la richesse nationale est en train d’atteindre un niveau insoutenable pour préserver la soutenabilité de nos finances publiques et la viabilité financière et la crédibilité de notre Etat. Par conséquent, il faut que le gouvernement ait la capacité à dégager une épargne budgétaire pour l’affecter au financement des investissements structurants de l’agriculture, de la santé publique, de l’éducation nationale, des infrastructures, de l’énergie.
A la veille de l’ouverture de cette conférence, le Premier ministre a invité l’ensemble des forces vives, à une participation active aux travaux, d’élaboration de ce nouveau contrat social et pour l’avenir de notre fonction publique. Il a laissé entendre que les mesures issues de cette conférence permettront d’assurer la pérennité de notre système de rémunération, de notre fonction publique, de notre contrat social et de notre vivre ensemble. Il a souhaité que les débats se tiennent dans la sérénité, sans idées préconçues, pour poser les bases d’une pérennité véritable de notre fonction publique.
La conférence se tient dans un contexte caractérisé par des manifestations sociales. En effet, la coordination des syndicats de la fonction publique et la CGTB ont réaffirmé leur non participation à la conférence. Selon Paul Kaba Thiéba, la politique de son gouvernement est toujours fondée sur le dialogue social, car le président du Faso est viscéralement attaché à la liberté syndicale et au dialogue social. Pour lui, il y a 6 centrales syndicales dans ce pays et si une seule ne veut pas participer, c’est dommage, «car j’aurais aimé que chacun contribue au débat qui engage l’avenir de notre société». Toutefois, il a indiqué que le gouvernement garde la porte toujours ouverte.
A propos du SYNTSHA, Paul Kaba Thiéba a affirmé que sa plateforme revendicative l’a un peu déçu, parce qu’il n’y voit aucun élément objectif qui puisse justifier d’un mouvement social. Pour lui, un mouvement social ne peut être justifié que lorsque le dialogue social est rompu ou lorsque le gouvernement est de mauvaise foi. «Mon gouvernement a consenti des engagements énormes pour les travailleurs en 2017 et moins d’un an après, sous des prétextes fallacieux, on engage des grèves». Le chef du gouvernement a soutenu que l’opération caisses vides est un sabotage, car le syndicat a prévenu qu’il n’encaissera pas les contreparties financières des soins, ce qui est puni par la loi. «Si nous étions un gouvernement dur, anti social, ils ne seront pas dehors à claironner avec des vuvuzélas, à nous fatiguer», a conclu Paul Kaba Thiéba.
Aline Ariane Bamouni
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