Au moins, Abdoulaziz Al-Hassan sait que la justice a la mémoire longue. Entre 2012 date où son marteau piqueur détruisait certains trésors historiques de Tombouctou, ses coups de fouet qui zébraient le dos d’un homme ou la mise à mort d’un autre, et ce visage de femme qui implorait pitié, et sa présence actuelle dans le box de la CPI, entre les 2 moments factuels, s’est écoulé une éternité. C’était il y a quelques années, c’était hier… Après avoir étalé les preuves des crimes horribles et les 39 rapports de police écrits et signés par l’accusé lui-même, le procureur Gilles Dutertre ne pouvait que requérir la perpétuité pour ce chef Ansar Dine et ex-commissaire de la police islamiste.
Ce qu’a commis Al-Hassan est un crime quasi-imprescriptible : il a tué, mais il a détruit des œuvres quasi-«immortelles» dans cette cité des «333 Saints». Durant 10 mois, et au nom d’une fausse religion et d’un rigorisme islamiste, il a revêtu le turban d’un sicaire impitoyable. Les femmes persécutées et violentées sont par exemple de son fait et les preuves, c’est lui qui les a fournies, y compris les autres crimes.
Avec ce procès de la CPI contre cet ex-djihadiste du Mali, c’est un exemple qu’on fait qu’il faudra un jour répondre pas forcément devant la justice divine, mais celle des hommes.
La rédaction
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