A un mois de ses assises annuelles (25-29août) et conformément à ses missions naturelles, la BAD vient de rendre public un rapport sur les perspectives de l’Afrique de l’après-l’après Covid-19 évidemment.
Les chiffres macroéconomiques du continent seront au rouge en baisse encore relativement à ceux publiés en janvier 2020 :
Une récession de 1,2%, soit une chute de 6 points au début 2020, sous réserve d’ailleurs que la pandémie ne poursuive pas son travail de sape économique dans une Afrique dont les fondamentaux étaient au mieux moroses, au pire sinistrés.
Les déficits budgétaires seront béants avec un passage de 3,5 à 4,9 points, impactant le déficit de financement qui atteindra des sommets himalayens car oscillant entre 110 à 154 milliards de dollars en 2020.
Quant à la dette publique, elle culminait à 1 860 milliards de dollars en 2019 et atteindra 2 100 milliards en 2020, contre 1 900 milliards sans Covid-19. Bref, une réduction du PIB sera l’apanage économique post-Covid-19
Que pourront les 10 milliards de dollars que la même BAD devrait débloquer pour répondre à cette pandémie ? Qu’en est-il de l’emprunt obligataire social dénommé «combattre le Covid-19» de 3 milliards de dollars ?
La banque que dirige Akinwumi Adesina, est on le sait à la pointe pour des investissements de développement, structurants. Son rapport post-Covid-19 pour l’Afrique, qui met en exergue une sorte de sinistrose pour l’Afrique si rien n’est fait avec par exemple l’avènement de près de 50 millions de pauvres en plus, est à prendre au sérieux. Dans tous les cas, les fermetures d’entreprises, les paupérisations, le chômage, la décélération économique constituent un beau tableau clinique que les choses ne se présentent pas sous de bons auspices, après le Covid-19 encore qu’il faut même espérer, que la pandémie ne franchisse pas le 1er semestre 2020 avec cette tendance. Sinon l’Afrique pourrait mal… repartir.
Zowenmanogo ZOUNGRANA
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