Ce samedi 17 mars, au Nord-Ouest du Cameroun, des dizaines de personnes ont été kidnappées parmi lesquelles, le directeur de l’Office anglophone des examens, Ivo Leke Tambo.
Des rapts commis par des séparatistes anglophones, notamment, les partisans de la nébuleuse Ambazonie, puisque certains ravisseurs se réclament de l’Ambazonia defense force (ADF). Des faits gravissimes qui tendent à se banaliser, car à Buea et Bamenda, les deux foyers de cet irrédentisme camerounais si ce ne sont pas des opérations villes mortes ou marches avortées, telle ce 01 octobre 2017, à l’occasion du 56e anniversaire de la réunification des parties anglophone et francophone, ce sont des gendarmes et militaires tués le 7 novembre courant… La nouveauté, de cet accès scissipare qui ne date pas de maintenant se fait plus pressant, plus pernicieux et mortifère, d’autant plus que les ‘’Ambazones’’ n’ignorent pas que le pays est à 7 mois d’une présidentielle, dont tous les Camerounais savent que l’actuel président sera candidat à sa propre succession, pour la 7e … fois ! La nouveauté réside également dans le jeu de chaises musicales que vient d’opérer le deus ex-machina d’Etoudi, en injectant un zeste d’éléments anglophones dans l’équipe de combat pour cette présidentielle, qu’il sait quasiment imperdable, mais il prépare tout de même avec minutie sa réélection. Ainsi en confiant, le poste oh combien central et sensible de l’administration territoriale, à l’Anglophone Paul Atanga Nji, l’enfant de Mvomeka, sait qu’il lézarde un peu le mouvement nordiste, car Atanga, sera l’interlocuteur attitré entre le gouvernement et l’Elecam, l’administration électorale. Il sait aussi qu’il peut compter sur ce ‘’Biyaiste’’ indécrottable, premier anglophone à occuper un tel poste. Il sait aussi que c’est une personnalité qui met la main au cambouis, et c’est d’ailleurs concomitamment à ces enlèvements le samedi que le nouveau patron du territoire est en visite au Nord-Ouest, pour appeler les ‘’séparatistes’’ à se «reconvertir». Idem aussi pour Paul Elong Che, secrétaire général adjoint de la présidence, natif du Nord, ou de Pauline Egbe Notova Lyonga ex-rectrice de l’Université de Buea qui hérite du maroquin des enseignements secondaires. A mesure que cette présidentielle habituelle promenade de santé pour Biya s’approche, ce dernier sait qu’il doit être un bon funambuliste, savoir être ferme, sur cette sécession nordiste, tout, en amadouant la région par la promotion de ses fils. Reste à savoir si cette politique sera efficace et pour combien de temps, car s’il est vrai que ce sont les Anglophones qui se sentent des Camerounais de seconde zone, c’est tout le Cameroun qui aspire à une alternance, et vu l’âge du capitaine (85 ans) dont 35 ans au gouvernail, ses compatriotes espèrent qu’il passera la main. Mais au Cameroun, chacun connaît la règle sur ce sujet : toujours y penser, ne jamais en parler.
Sam Chris
COMMENTAIRES