Petit oral d’IBK au Mali : Un «Je vous ai compris»  pour calmer le jeu

Petit oral d’IBK au Mali : Un «Je vous ai compris»  pour calmer le jeu

10 jours après la sortie du mouvement du 5 juin, cette troïka regroupant Ensemble Mali Koura (EMK), le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FDS) et de la coordination des ouailles de l’imam Mahmoud Dicko, et après avoir rencontré hier 14 juin dans l’après-midi, le  cadre d’action de médiation et de veille (CAMV), le chef de l’Etat malien, s’est livré à un oral télévisuel dans la soirée pour calmer les ardeurs, pour faire descendre un encéphalogramme politico-social qui a atteint un pic qui frise l’AVC national.

Face aux raisons de la colère déclinées le 5 juin avec des phrases simples telles que «Nous voulons à manger, nous voulons être soignés, nous voulons que nos enfants aillent à l’école», qui fusaient ce jour-là, IBK en 10 minutes chrono, a tenté d’esquisser des solutions pour ses compatriotes.

D’abord une sorte de confesse présidentielle avec l’évocation des mouvements de colère des crises multiples (santé, enseignement, législatives) qui assaillent le Mali. Puis retour sur le dialogue inclusif tenu, il y a 6 mois, et qui avait tracé les sillons d’un Mali apaisé.

Enfin, l’engagement présidentiel, qui s’apparente à un serment d’IBK, qui promet d’œuvrer à ce que les élèves retournent à l’école, comprendre, à faire cesser les grèves des enseignants, en résolvant leurs problèmes, à rencontrer également le corps médical, dont les débrayages sont aussi désastreux, surtout en période de Covid-19. En tirant aussi des leçons, des fraudes aux récentes législatives qui ont octroyé indûment 10 sièges au RPM le parti présidentiel.

Un IBK, qui reste confiant aux institutions maliennes, encore faut-il que cette foi soit contagieuse, quand par exemple, les grands juges de la Cour constitutionnelle se fourvoient dans la proclamation de résultats de vote !

Sécuritairement, question nœudale du 1er mandat et de ce début de second bail, IBK invite à l’union sacrée autour des FAMA, qui font un travail remarquable. Une sécurité qui du reste, engloutit 1/3 du budget annuel du Mali. Le dialogue sera poursuivi avec une rencontre avec le Mouvement du 5 juin, c’est-à-dire avec l’imam Dicko.

On l’aura constaté, le n°1 malien après cette vague de mécontentement qui a déferlé sur le pays, tente de mettre balle à terre, de dialoguer, même si on sent un brin de fermeté à travers, son refus d’ajouter à une crise sécuritaire, une autre, politique celle-là.

Cette prise de parole présidentielle, est une invite à l’arbre à palabre, qui a pourtant eu lieu en décembre dernier.

Mais pour que cette accalmie advienne, et soit pérenne, il faudra peut-être que des solutions rapides soient trouvées, aux maux dénoncés par l’imam Dicko «problèmes communautaires, de l’armée, religieux, la corruption à ciel ouvert …».

Si les Maliens sont sortis, et si cet exutoire populaire du 5 juin, gêne peut-être par le fait que la semence de ce mouvement soit agglomérée autour d’une personnalité religieuse, il n’en demeure pas moins, que les manifestants soulèvent des problèmes existentiels auxquels ils sont confrontés quotidiennement.

C’est bien, un discours rassérénant, c’est bien qu’IBK fasse une sorte d’acte de contrition, c’est bien qu’il ait tendu une oreille attentive à la clameur réprobatrice de sa gouvernance. Mais son «Je vous ai compris» ne sera audible et efficace que si c’est suivi de concret.

A l’évidence, les Maliens sont fatigués des incantations et c’est à l’aune de la résolution des problèmes qu’il a soulevés que les Maliens feront leur jugement. Autant dire que IBK devra se transformer en un mi-Périclès mi-Kagame dans les prochains mois, car il aura besoin des qualités de ces 2 pour contenter son peuple, qui lui a accordé un second bail et qui attend qu’il soit meilleur que le premier .

 La REDACTION

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