Qui plus que des épouses peuvent éprouver de la peine, et surtout porter le combat pour retrouver leurs maris disparus, ce 9 juillet 2024 enlevés en pleine nuit, et depuis lors «missing» à Conakry comme diraient les Anglo-saxons ?
C’est l’acte qu’ont posé via leurs avocats William Bourdon et Vincent Plaidgrave le lundi 22 juillet dernier, Awa Doukouré et Yassia Douba respectivement épouses de Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, lesquels ont posé plainte à Paris contre le général Mamadi Doumbouya, président de la Transition pour «disparition forcée».
Deux semaines après avoir tout tenté pour connaitre le fil rouge de ce rocambolesque enlèvement des 2 leaders du FNDC en Guinée, et toutes les tentatives ayant fait chou blanc, les familles des 2 proscrits qui auraient subi des sévices corporels selon le témoignage d’un cogéolier, les 2 femmes ont donc esté en justice française contre le maître de Guinée, pas moins pour savoir ce que sont devenus leurs époux.
Le choix de la Thémis française se justifie car le général Doumbouya, ex-légionnaire a la nationalité française et est donc justiciable devant les juridictions de ce pays. En outre, pour ces femmes, une plainte à Conakry aurait fait flop, car selon les proches des 2 célèbres «enlevés» rien ne se serait passé face à une justice aux ordres, «chosifiée et personnalisée». Surtout que le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry a fait savoir que «désormais lorsqu’il y a un enlèvement, de ne plus regarder vers la justice».
C’est donc un ténor du Barreau de Paris, l’avocat à la crinière blanche Me William Bourdon et son collègue qui vont défendre ce dossier oh combien sensible. Mais qu’on ne se s’y trompe pas : cette pression judiciaire vise plus à faire libérer les 2 responsables du FNDC, qu’autre chose. Car ce serait extraordinaire de voir le général-président de Guinée dans un box à Paris en train de répondre aux questions d’un tribunal.
C’est déjà ça de gagné, en faisant basculer le dossier des 2 disparus du FNDC dans le domaine judicaire, les familles accentuent le corset sur le pouvoir de transition dont le rôle régalien est de veiller sur la quiétude des Guinéens et leurs biens.
Et lorsqu’une personne est en insécurité, et pire dans le cas d’espèce est enlevée, c’est aux autorités guinéennes via les securocrates de faire la lumière sur ça et de retrouver les disparus. Peut-on s’attendre avec cette plainte à voir évoluer l’affaire Foniké et Billo Bah, c’est-à-dire les retrouver ? Quels moyens de pression dispose cette justice extérieure contre le général Doumbouya ?
La REDACTION
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