Plainte du FNDC contre Doumbouya en France : Ça complique l’issue de la Transition guinéenne

Plainte du FNDC contre Doumbouya en France : Ça complique l’issue de la Transition guinéenne

Alors qu’il vient de souffler sa première bougie à la tête de la Guinée qu’il dirige depuis le coup de force du 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya fait l’objet d’une plainte en justice.

Cette plainte émane du  Front national pour la défense de la Constitution, (FNDC), fer de lance des manifestations contre le 3e mandat d’Alpha Condé. La coalition de partis politiques et de mouvements de société civile accuse le président de la Transition de «complicité d’homicides et de torture» pour des faits commis en marge des manifestations qui ont secoué le pays en juillet et août derniers. C’est à Paris, à plusieurs milliers de kilomètres de la Guinée, auprès du procureur du tribunal judiciaire que cette plainte a été déposée contre l’homme fort de Conakry.

Pour corroborer leurs accusations, les conseils du FNDC qui estiment que l’ancien légionnaire a joué un rôle prépondérant dans la répression des manifestations faisant au moins huit morts, ont  fourni des articles de presse, déclarations appuyées de rapports d’ONG. Ils s’appuient sur le statut de citoyen français du colonel Doumbouya pour effectuer cette saisine auprès du tribunal de Paris.

La lutte est plus que jamais engagée entre le président de la Transition guinéenne et le FNDC. Passée cette période où le patron des Forces spéciales était adoubé par la rue, après son «coup d’Etat salvateur». Dans sa conduite des affaires du pays, des divergences sont apparues et ont finalement conduit à la rupture. Face aux appels incessants à manifester, le pouvoir de Conakry avait décidé d’étouffer le mouvement en prononçant sa dissolution le 8 août dernier.

A travers, cette plainte, le FNDC refuse de laisser abattre et enterrer cette junte peu encline au respect des libertés individuelles et collectives. Dans le fond, c’est un traquenard que vient de déployer le mouvement contre le locataire du palais de Sékoutoureya. A l’image de nombreuses personnalités qui avant lui, avaient été visées par des plaintes en France, Doumbouya pourrait se retrouver pris au piège au détour d’un voyage anodin. Au-delà, du sensationnel que comporte cette plainte, c’est la justice guinéenne qui se trouve désavouée. En un comme en mille mots, le FNDC dont plusieurs figures sont embastillées depuis quelques mois, confirme ce que pensent nombre de Guinéens de l’institution judiciaire : «un appareil aux mains des puissants du moment». Et au moment où le gouvernement s’apprête à ouvrir le procès du massacre du 28 septembre 2009, c’est une situation embarrassante pour le colonel-président dont les actions sont de plus en plus conspuées. Elle vient aussi compliquer l’issue du processus de la Transition dont on ignore toujours le chronogramme.

Davy Richard SEKONE

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