Plausible prolongation de la Transition-Wagner au Mali : Choguel confirme le désamour Paris-Bamako à l’ONU

Plausible prolongation de la Transition-Wagner au Mali : Choguel confirme le désamour Paris-Bamako à l’ONU

Plus question de porter des gants ou de remuer 7 fois la langue avant de parler, comme il l’a fait il y a quelques jours sur le dossier Wagner. Avant ce dossier brûlant, Choguel a évoqué la possibilité d’une prolongation de la Transition. La date de février s’avère intenable. La CEDEAO appréciera aussi. La France aussi. Mais, s’il y a un sujet qui horripile la même France, c’est Wagner.

Sur la tribune de l’ONU en mondovision, le Premier ministre Choguel Kokala Maïga avoue bien que les entreprises de services de sécurité et de défense (ESSD) communément appelés Wagner seront bien au Mali.

D’ailleurs, le chef du gouvernement transitionnel avait-il le choix, puisque le tout-puissant ministre russe des Affaires étrangères, l’inamovible Serguéi Lavrov qui a devancé Choguel sur la tribune a officialisé l’affaire, en maintenant la même position du kremlin : Moscou n’est pas impliqué dans le deal Wagner-Mali !

Difficile soit dit en passant de croire au compétent Lavrov, car Wagner ne se risquerait pas dans les chauds sables maliens sans le quitus de l’Etat, pour ne pas dire de Vladimir Poutine.

Outre la confirmation de l’arrivée des mercenaires russes, Choguel ressert le même mémoire en défense de cette alliance avec Wagner : «de l’abandon en plein vol du Mali» par la France, en passant par «le vide à combler laissé par Barkhane … et de la recherche des voies et moyens pour mieux assurer sa sécurité», le premier ministre a égrené le pourquoi du comment de Wagner au Mali.

A la vérité, chacun des 2 pays a raison : la France avec la mort du soldat Maxime Blasco ce week-end, portant le nombre de tués de soldats au Sahel à 52, avec les millions d’euros qu’elle a injecté, et le travail de sécurisation qu’elle a effectué depuis 2013, aux côtés des Maliens, elle a fait œuvre utile, et a le droit d’émettre son avis quant aux conséquences de l’arrivée impromptue de paramilitaires russes, qui pourraient désaxer la configuration de la défense au Sahel. Elle a le droit de dire que Takuba sera incompatible avec Wagner.

En retour, les Maliens également ont le loisible de réorienter leur partenariat dès lors que Barkhane plie bagage. Le Mali a le droit de nouer en tant qu’Etat souverain, avec le partenaire de son choix, surtout que ça urge sur le plan sécuritaire.

Alors si ça se complique entre Paris et Bamako, les raisons sont à chercher à ailleurs. Si Wagner est taxé de milices sans foi, ni loi, qui ont causé des dégâts en Centrafrique, et soupçonné de piller les richesses de l’ex-Oubangui-Chari, ce qui n’est pas totalement faux, le sentiment que malgré Barkhane, et les moyens déployés, le terrorisme continue à frapper de plus belle n’est pas à balayer aussi du revers de la main.

La sortie onusienne de Choguel ne fait que braquer les différentes positions, et entre Paris et Bamako, on ne sait plus quel modus vivendi trouver. Si la France reste au Mali, selon Florence Parly, la ministre des Armées, elle exècre Wagner, lequel pourtant arrive. Que va-t-il se passe ? Y a-t-il un juste milieu ? Ou de guerre lasse, Takuba pourrait s’en aller ? Et quelle sera la position des Etats-Unis dans tout ça, eux dont le concours en logistiques et renseignements a été vital pour Barkhane sur le départ et pour Takuba ? Véritable quadrature du cercle au Sahel.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR