Plus d’une centaine de civils tués au Burkina Faso : Monstrueuse abjection à Solhan

 Plus d’une centaine de civils tués au Burkina Faso : Monstrueuse abjection à Solhan

 La coordination de l’équipée meurtrière sur Solhan dans le Nord-Est du Burkina, en ce milieu de la nuit du 4 au 5 juin était d’une redoutable efficacité. D’abord, mise hors d’état de riposte des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), dont un QG se trouvait à quelques encablures de ce village-minier, razzias et autodafés des boutiques et du marché de Solhan et puis la tuerie au village encerclé par ces sicaires venus de nulle part dans la nuit. Le détail de cette attaque a du reste été décrit par le maire de Sebba, Amady Boubacar, qui a dit que de 2 heures à 5 heures du matin, ces partisans de Thanatos, le dieu de la mort ont systématiquement tué, avant que les Forces de défense et de sécurité (FDS) n’arrivent aux environs de 6h 30 pour constater le champ de ruine et de désolation.

Jusqu’à hier dans l’après-midi, la macabre comptabilité se poursuivait et on en était à 138, certains médias étrangers évoquent 160 civils tués, hommes, femmes et enfants ! A cela s’ajoute un certain embrouillamini relatif à d’autres attaques sur l’axe Sebba-Dori, et d’un bus à Damban, relayées par les réseaux sociaux et par certains médias (radios), vite démenties par la hiérarchie militaire. Il n’en est rien.

N’empêche que le maire de Solhan, So Youssoufi a laissé entendre qu’après l’attaque vendredi à samedi, le lendemain, les assaillants sont revenus pour emporter bétail, porcs, moutons et tout brûler. C’était après le passage des militaires pour enlever les corps des suppliciés.

Cette tuerie massive de Solhan à 14 kilomètres de Seeba dans ce triangle des 3 frontières où pourtant guerroient les armées nationales du Burkina, Mali et Niger, et où se trouve évidemment Takuba, l’opération hybride avec les Français, cette barbarie laisse pantois, coléreux et impuissant plus d’un Burkinabè, car le nombre ici fait frémir.

Dans ce Liptako-Gourma où se multiplient les catacombes (Chinagoder, Solhan …) et avec ce massacre du 4 juin, les terroristes viennent de prouver qu’ils sont bien installés au Burkina Faso et peuvent endeuiller le pays dans des proportions inimaginables, en créant l’émotion et la crainte.

Certes, il y a eu une accalmie ces derniers mois dûe à l’aguerrissement des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont gagné en grade et en matière de renseignement mais hélas, les katibas en ont profité également pour s’infiltrer dans les villages et hameaux pour mieux s’organiser et maîtriser l’espace.

Mahamoudou Sawadogo, spécialiste des questions sécuritaires au Sahel a affirmé que cette tragédie de Solhan était à redouter pour 2 raisons en substance :

1) Dans cette zone de Sebba, mitoyenne de la frontière du Niger dont l’accès est très difficile sauf aériennement, les terroristes avaient pignon sur rue, et malgré les images d’Epinal du ministre de la Défense devisant avec des élèves et des habitants de Sebba le 17 mai dernier, ce massacre de masse sonne comme une bravade au gouvernement.

2) Un gros coup avant l’installation de la saison hivernale, laquelle période de pluie n’est pas propice aux attaques. Surtout que l’EI vient d’avoir un nouveau chef local.

A cette grille de lecture du chercheur Sawadogo, il n’est pas superfétatoire de relever que ce quasi pogrom survient alors que l’armée burkinabè a déclenché l’opération Houné (intégrité en langue fulfuldé) dans cette zone qui aura permis de neutraliser plusieurs terroristes, laquelle opération est toujours en cours, et la tuerie de Solhan s’avère donc un défi à cette opération , sinon un pied de nez.

Deuil de 3 jours, jusqu’à ce lundi 7 juin à minuit, drapeaux en berne, compassions venant de partout (Pape François, Jean Yves Le Drian qui sera à Ouaga courant la semaine, le président de la Commission de l’UA, Mohamat Faki …). Tous sont solidaires en ces moments sombres du Burkina Faso. Encore une fois, le pays des hommes intègres est sous les feux de la rampe pour cause de terorisme, avec une hécatombe qui donne la chair de poule. De mémoire de Burkinabè, depuis 2015 début des attaques terroristes, le pays n’a jamais enregistré pareille tuerie.

En dépit du poussif G5-Sahel, des armées du Sahel, et de Takuba, le triangle des 3 frontières vient d’être rougi par le sang d’une centaine de martyrs anonymes, car ils sont morts pour la patrie, même si on ignore les raisons de cette attaque comme tant d’autres d’ailleurs.

Faute de pouvoir tuer des militaires, ces talibans le jour et contrebandiers la nuit, s’acharnent-ils sur les civils ? Que veulent-ils au Burkina Faso ? Eriger un califat avec cette partie du pays ? D’où viennent-ils ? Et comment une centaine de motos vrombissant tard dans la nuit, n’a pas pu être détecté avant l’irréparable ? Sont-ce des Burkinabè, surtout avec ces vidéos circulant sur des réseaux sociaux, ces derniers jours avec ces assaillants faisant du prosélytisme dans les villages, genre «portez des pantalons courts, mettez des hijabs à vos femmes, et ne vous armez pas» ? Solhan convainc que la lutte contre le terrorisme sera de longue durée pour le Burkina Faso et le Sahel en général .

La REDACTION

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