Polémique autour du retour de Gbagbo : Sous les flonflons  ou en catimini ?

Polémique autour du retour de Gbagbo : Sous les flonflons  ou en catimini ?

Fin hier 2 juin du quiproquo né de l’annonce par le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) GOR Assoa Adou, sur le retour de Laurent Gbagbo le 17 juin prochain. Clamé le 31 mai dernier à l’occasion du 76e anniversaire de l’ex-président, le gouvernement par la voix de son porte-parole, Amadou Coulibaly, n’a pas tardé à donner de la voix… discordante, pour dire qu’il était mis devant le fait accompli et « qu’il n’y a pas de date».

Alassane Ouattara qui a dû mesurer les conséquences qu’une telle posture pouvait avoir sur le climat social déjà volatile a dépêché dare-dare, le ministre de la Réconciliation nationale Kouadio Konan Bertin (KKB) qui en compagnie d’Assoa Adou  ont mis balle à terre et sur le retour et sur la date. Laurent Gbagbo reviendra à Abidjan le 17 juin après 10 ans d’exil forcé et restrictif dans la prison de Scheveningen à la Haye.

Non seulement, Ouattara se serait dédit, car il a bien affirmé après l’acquittement de Gbagbo qu’il pouvait rentrer quand il le voulait, mieux l’Etat se chargera de ce retour. Préparé par le Premier ministre Patrick Achi et le même Assoa Adou, ce Come-back n’est pas précipité, même si à l’évidence, certains n’en veulent pas.

Rideau sur la polémique du moins pour le moment. Placé aux conditions de ce retour tant attendu par les uns et tant redouté par les autres. Naturellement après une décennie d’éclipse physique et politique, le affidés de Gbagbo, les militants et tous les sympathisants du FPI (tendance Affi N’Guessan et GOR ne voudraient à aucune manière bouder leur plaisir au retour triomphal, en grandes pompes de leur leader et idole.

En effet, après cette douloureuse et longue parenthèse de la Cour pénale internationale (CPI), quoi de plus normal que de célébrer celui qui revient «d’enfer» pour reprendre le titre du livre de son ministre de la Jeunesse et président du COJEP, Charles Blé Goudé.

A contrario, le gouvernement ou plutôt le pouvoir ivoirien voudrait un retour sobre, à bas bruit de Gbagbo, question de ne pas en rajouter à une popularité d’un homme restée quasi intacte et surtout les éventuels débordements. La sécurisation de ce retour au bercail incombe au pouvoir et les pécheurs en eau trouble, trouvent là du pain béni pour semer la zizanie à Abidjan. Un retour paisible et dans la sérénité est du ressort du pouvoir.

Et l’intéressé, Gbagbo dans tout ça ? Populiste, adorant la rue et son Nouchi (langage populaire) le fondateur du parti frontiste souhaite –t-il retourner dans son pays un peu en cachette ? Sans être dans sa tête, on imagine que lui-même serait partisan d’un peu de tapage autour.

Quelle formule trouver pour le retour d’une telle personnalité, très ombrageuse pour le pouvoir mais indispensable comme puzzle dans la chaine de la réconciliation. 17 juin, c’est dans deux semaines, encore un peu de temps pour trouver la médiane, afin que chaque camp trouve son compte et surtout que ce retour ne tourne pas en un cauchemar dont les Ivoiriens n’en voudront pas du tout.

Davy Richard SEKONE

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR