Ce sont des policiers et gendarmes qui feront partie de notre vie de tous les jours. Ils seront partout au cœur de la ville de Ouaga, dans les faubourgs, feront partie du décorum quotidien. Mais ni «les brûleurs de feu tricolores» ni ceux dont les papiers de motos ou véhicules ne seront pas en règle n’intéressent nullement ces personnels sécuritaires. Eux sont là pour regarder, observer, détecter et «cibler» les grands bandits et les terroristes ou pour sécuriser des lieux en cas de pépins liés à des attaques. Un corps d’élite est né dans la capitale ; on pourrait l’assimiler à un Big Brother, visible, qui rassurera, car les populations savent que c’est non seulement dissuasif mais en cas de besoin, il sera présent.
La ville de Ouagadougou en chiffres c’est : 12 arrondissements, 55 secteurs, une superficie de 600 km2, 3 000 000 d’habitants, une distance d’Est en Ouest de 30 km et du Nord au Sud de 20 km. Sécuriser une telle ville n’est donc pas chose aisée. «Lorsque l’on prend la répartition spatiale des services de sécurité dans la commune, 60% de ces services sont situés dans la vieille ville, notamment dans les arrondissements 1 et 2. Ce qui veut dire que les autres arrondissements, demeurent des boulevards profitables aux délinquants», a expliqué le maire de la commune de Ouagdougou, Armand Béouindé. Pour lui, la police secours vient ainsi résoudre cette problématique.
«Le projet Police secours est aujourd’hui une réalité», s’est réjoui le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré. Il a expliqué que sa conception et son opérationnalisation ont pris plusieurs mois au cours desquels, tirant leçon de l’échec de l’ancienne police secours, tous les contours et toutes les facettes du projet ont été analysés par les concepteurs. Il est basé sur une analyse fine des problématiques sécuritaires perçues ou vécues par les populations de la ville de Ouagadougou. En effet, les actes de délinquance urbaine, le terrorisme et la communication autour de ces phénomènes, ont exacerbé le sentiment d’insécurité au sein des populations de la ville de Ouagadougou. On a constaté également de façon manifeste, un déficit du maillage sécuritaire de la ville et un déficit de collaboration entre les acteurs de sécurité et les populations. «Le lancement de ce jour constitue la phase pilote du projet qui sera aussi implémenté dans la ville de Bobo-Dioulasso et dans les autres villes du pays», a souligné le ministre de la Sécurité.
Le projet actuel engage des effectifs de la police nationale et de la gendarmerie nationale dans la mise en œuvre à travers une zonification de la ville de Ouagadougou. Il emploie 24 véhicules et sera exécuté par près de 250 éléments spécialement identifiés et formés. A en croire le premier responsable du département de la sécurité, avec la mise en œuvre de moyens supplémentaires, le plan de zonification va permettre de réduire considérablement le temps mis pour les interventions de secours.
Les agents de police secours ont pour mission de :
– prévenir ;
– être aux côtés des populations pour les rassurer de jour comme de nuit afin de dissuader le passage à l’acte délictuel ;
– afficher leur présence et assurer une visibilité policière, y compris dans les zones criminogènes ;
– occuper le terrain pour empêcher les autres de le faire ;
– répondre présents aux lieux et endroits où les appels au 10 10, au 16 et au 17 les conduiront.
Aline Ariane BAMOUNI
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