C’est le benjamin des partis politiques burkinabè qui vient de lancer ses activités. C’est la cité de Zoungrantenga, Tenkodogo, qui a abrité la cérémonie de lancement le 27 juillet 2019.
Présidée par son premier responsable, en la personne du Pr Augustin Marie Gervais Loada, ministre de la Fonction publique sous la Transition, le Mouvement patriotique pour le salut (MPS) entend apporter sa touche à la gestion de la cité. Selon le président qui a dressé un tableau sombre de l’actuelle gouvernance, «un Burkina Faso meilleur est possible». Pour lui, l’idée de la création de ce parti qui prône une «gouvernance vertueuse», trouve «son fondement dans la trajectoire inquiétante prise par le Burkina Faso ces dernières années».
Le Burkina Faso qui bénéficiait d’un capital de sympathie dans le monde est devenu le sujet, «voire l’objet d’une comparaison internationale, qualifié désormais de ventre mou du Sahel», a expliqué le Pr Loada face à des militants et sympathisants gonflés à bloc.
«Il nous faut courageusement tourner la page de l’insurrection et laisser nos histoires d’insurgés et d’ancien régime aux historiens», a-t-il préconisé.
Pour le constitutionnaliste, la promesse de rupture tant ressassée au lendemain de l’insurrection populaires des 30 et 31 octobre 2014 n’a pas été tenue. «La faute politique la plus grave commise contre le Peuple et la Nation burkinabè est d’avoir éteint la flamme de l’espérance née de l’insurrection». C’est donc pour «redonner de l’espoir au peuple burkinabè que le MPS se range dans le camp de l’opposition à la politique actuelle avec pour idéologie la sociale-démocratie originelle», a-t-il expliqué.
Abordant au passage des questions relatives à la réconciliation nationale, le Pr Loada, a fustigé la manipulation de l’appareil judiciaire par les tenants du pouvoir. «Les puissants d’aujourd’hui doivent savoir que la roue tourne. Les présidents d’aujourd’hui peuvent être demain des justiciables et les prisonniers d’aujourd’hui peuvent être les présidents de demain», a-t-il prévenu.
Lors de cette cérémonie de lancement, un nom est revenu sans cesse dans les propos du président du MPS ; Il s’agit de celui de l’ancien premier ministre de la Transition Yacouba Isaac Zida, en exil au Canada depuis décembre 2015. Du reste, l’homme ne nie pas sa proximité avec l’ancien lieutenant-colonel. «On a toujours gardé des liens. Les trois jours de détention que nous avons passés ensemble ont forgé une amitié et c’est de ces trois jours qu’est née une profonde et sincère amitié», affirme-t-il avant d’ajouter que Yacouba Isaac Zida n’a pas une main au MPS mais plutôt en harmonie avec le MPS».
Pour le patron du nouveau parti, les causes de la dégradation du climat sécuritaire sont à rechercher dans la structure et la gouvernance même du système de défense et de sécurisation du pays. De ce fait, il préconise une réforme globale du secteur de la sécurité.
Dans un poste sur sa page facebook, l’ancien locataire de la Primature a félicité le Pr Loada. «Je salue le lancement aujourd’hui à Tenkodogo, la cité de Zoungrantenga, du parti politique présidé par le Pr Augustin Loada. Je félicite le Professeur ainsi que tous ses camarades patriotes qui ont porté sur les fonts baptismaux le Mouvement patriotique pour le salut (MPS). Que la sagesse, l’intelligence et l’amour de la patrie guident aussi bien les dirigeants que les militants du parti. Longue vie et plein succès au MPS et que sa contribution pour le Burkina Faso soit véritablement salutaire», a écrit Yacouba Isaac Zida.
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