Pr Georges Ouédraogo : «L’asthme a un traitement  efficace»

Pr Georges Ouédraogo : «L’asthme a un traitement  efficace»

L’asthme constitue de nos jours un problème majeur de santé publique dans le monde et est responsable de plus de 2 000 décès  par an dans certains pays. Au Burkina Faso, il touche 5% de la population générale et des études ont révélé une prévalence de 7% en milieu scolaire. Selon le Pr Georges Ouédraogo, pneumologue tabacologue au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) à qui nous avons tendu notre micro, l’asthme n’est pas héréditaire mais on transmet à sa descendance un terrain favorable à la survenue de la maladie.

Il vous est sûrement arrivé un jour de voir quelqu’un manifesté sa crise ou de porter  assistance à ce dernier. Défini par la survenue d’épisodes paroxystiques de difficultés respiratoires (dyspnée) sifflantes, variables, récidivantes, souvent nocturnes et réversibles spontanément ou sous traitement broncho-dilatateur, l’asthme, puisque c’est de lui que nous parlons, est le plus souvent allergique en lien avec des facteurs déclenchants.

Pour le Pr Georges Ouédraogo, pneumologue tabacologue au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), une crise d’asthme est provoquée par des facteurs déclenchants non spécifiques et  spécifiques.

D’abord, pour les facteurs déclenchants non spécifiques, nous pouvons citer les infections des voies respiratoires (surtout virales), l’effort physique, le stress et l’émotion, les facteurs climatiques (humidité, froid, chaleur), les influences hormonales (puberté la grossesse, la ménopause).

Ensuite, les facteurs spécifiques : à ce niveau, nous avons les allergènes respiratoires surtout (la poussière de la maison, les animaux domestiques, les pollens, les blattes, les moisissures) ; Les médicaments comme l’aspirine ; Les aliments : arachide, lait, œuf, poisson, les additifs alimentaires ; Les allergènes professionnels : farine, sciure de bois.

Comme bien d’autres maladies, la notion d’individu à risque n’est pas  à écarter dans l’asthme. En effet, même s’il n’est pas une maladie héréditaire, néanmoins  on transmet à sa descendance un terrain favorisant l’asthme. On parle alors d’atopie familiale. Les personnes chez qui on retrouve une notion d’atopie familiale sont considérées comme des individus à risque et ces derniers ont un terrain propice à la survenue de la maladie qui se manifeste différemment d’un individu à un autre. En sus, chez le même individu, il peut  se présenter sur plusieurs facettes. Mais le plus souvent, chaque individu connait les signes annonciateurs de la survenue de sa crise qui se manifeste soit par des éternuements en salves, un écoulement séreux au niveau des narines, un prurit de la gorge, des yeux ou des oreilles, etc.

Il n’y a pas d’âge pour contracter ce pathogène si bien que les  enfants sont également touchés. A ce niveau, le diagnostic est établi cliniquement devant des épisodes intermittents de difficultés respiratoires de wheezzing et/ou de toux, survenant plus volontiers la nuit ou le matin au réveil, a fortiori, s’il existe un terrain d’atopie personnel et/ou familial. La notion d’exacerbations récurrentes est capital, volontiers déclenchées par des allergènes, des infections virales, l’inhalation de pollen.

«On peut mourir suite à une crise d’asthme»

De nos jours, l’asthme est devenu une urgence en matière de santé publique. C’est l’une des maladies chroniques les plus répandues au monde qui cause des milliers de décès chaque année. Et, Pr Ouédraogo de soutenir  que «c’est une maladie dangereuse car on peut mourir suite à une crise d’asthme». D’ailleurs, la mortalité liée à cette maladie est en nette augmentation et atteint plus de 2 000 décès par an dans certains pays. Cependant, il convient de souligner que beaucoup de  décès sont évitables à condition d’éviter les facteurs aggravants dont les principales sont :

La carence de suivi au long cours : c’est une maladie de toute la vie qui impose un suivi régulier ;

la mauvaise évaluation de la sévérité tant par le malade lui-même que par l’agent de santé qui le reçoit ;

le traitement insuffisant : seulement 50% des malades suivent correctement le traitement et parmi eux 20% ont une mauvaise technique de prise de leurs médicaments en aérosol ou en poudre à inhaler.  

Ceci étant, il y a donc un certain nombre de précautions à prendre quand on est asthmatique. Il s’agit entre autres de respecter les rendez-vous de suivi avec le médecin ainsi que les médicaments à prendre et bien prendre ces médicaments. Eviter l’automédication, bien se protéger contre les facteurs déclenchants.

En outre, la pratique du sport est  conseillée. Surtout chez les sujets jeunes où le sport est nécessaire pour une bonne maturation de l’appareil respiratoire.

Quant à ceux qui rencontrent des difficultés respiratoires lors des exercices physiques (on parle d’asthme post exercice), ils peuvent bénéficier d’une prise en charge adaptée dans ce sens.

Etre asthmatique n’est pas une fatalité !

A l’instar des autres pays du monde, l’asthme constitue  une véritable urgence en matière de santé publique au Burkina Faso. Des dires du pneumologue tabacologue, sa prévalence est de 5% dans la population générale. Aussi, des études ont montré une prévalence en milieu scolaire de 7%. Relativement à la prise en charge des patients, elle ne se fait pas sans grandes difficultés.  Il s’agit du non-respect des rendez-vous de suivi par les patients, le coût élevé des médicaments, parfois la non disponibilité de ces médicaments, la non maitrise de la technique d’inhalation tant par les patients que certains agents de santé.

Mais qu’à cela ne tienne, souffrir de l’asthme n’est pas une fatalité en soi.  En effet, même si on ne peut pas guérir de l’asthme on peut bien le contrôler  et maitriser la survenue des crises. «C’est une maladie qu’on porte pour toute la vie mais un bon suivi médical et un respect de la prise des médicaments permettent de bien vivre avec elle», concède Pr Georges Ouédraogo, qui fait savoir qu’il y a des progrès dans les moyens thérapeutiques. «Même si nous ne disposons pas de tout au Burkina  le traitement existe et est efficace. Il est adapté à chaque patient selon aussi la sévérité de son asthme», précise-t-il. C’est donc le médecin qui précisera le type de traitement à appliquer en fonction de chaque patient l

Boureima SAWADOGO

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