On n’en finit pas avec les couacs du côté de Doha où les protagonistes du pré-dialogue tchadien se tirent les chions autour du nombre de délégués devant représenter chaque partie. Le ton avait été donné par le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact) qui a exigé du pays hôte du pré-dialogue, le Qatar, d’être plus qu’un simple facilitateur et de porter la casquette de médiateur.
Cette remontrance du FACT est venue se greffer à une autre requête qui cristallisait les choses. Celle de procéder à une réduction drastique des délégués devant prendre place autour de la table des négociations. Cette dernière a du reste rencontré l’assentiment d’autres participants qui ont jugé cette requête pertinente. Bonjour donc le blocage du pré-dialogue tchadien dont l’annonce avait suscité beaucoup d’espoir. Certes, il fallait faire preuve d’un optimisme béat pour croire que les choses se dérouleraient sur des chapeaux de roue. Comme toujours, au Tchad, tout ce qui touche à la politique déchaine des passions et la preuve vient une fois d’être donnée avec l’atmosphère qui caractérise cette entrée en matière de ces négociations inter-tchadiennes. Les perpétuels remous politiques dont il est le théâtre depuis les indépendances sont le signe que rien de définitif n’est acquis ce Tchad.
Mais disons sans sourciller. S’il faut se féliciter de l’initiative de Déby-fils d’organiser ce pré-dialogue, il reste qu’un gros caillou s’était glissé dans les chaussettes du jeune général avec l’éviction de l’ancien président Goukouni Weddeye. Cette mise à l’écart n’est-elle pas la raison de ces couacs qui plombent le démarrage des «hostilités».
Le nouveau comité chargé de conduire les négociations pourra-t-il taire les divergences et ramener les protagonistes autour de la table pour que les sujets essentiels soient débattus ? Difficile d’être optimiste quand on sait que la composition du landerneau politique tchadien fait de coups d’Etat, de rebellions à répétition. Pour l’heure, les différentes parties se sont vues accordées quarante-huit heures pour aplanir leurs divergences pour que les choses sérieuses débutent. Il convient donc, que l’intérêt supérieur du peuple tchadien éprouvé par les multiples crises qui ont jalonné son histoire soit mis en avant par les uns et les autres. C’est par cette seule alternative que ce pré-dialogue de Doha, pourra réellement poser les vrais problèmes du Tchad afin que des réponses appropriées soient données.
La rédaction
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