Quelques heures seulement après avoir été fait président de jure par le Conseil constitutionnel, le président élu du Sénégal nommait son mentor, Ousmane Sonko à la primature. Chacun s’y attendait, et même les riverains de la présidence qui ont vu Ousmane Sonko franchir les portes de la présidence, le matin même de l’investiture, subodoraient que c’était pour les derniers réglages avant l’officialisation de cette promotion méritée.
Ce n’est pas notre option, non que le leader adoubé du PASTEF n’ait pas les compétences pour le job, mais au contraire, il aura les coudées franches pour appliquer le programme du parti, mais sa proximité disons sa relation quasi-fusionnelle avec le président est certes un avantage, mais un handicap à la fois, surtout au fur et à mesure que s’écoule le quinquennat !
Mais Alea Jacta est ! Vu la trajectoire de ces 2 (Faye et Sonko), leur résilience à un pouvoir qui ne voulait l’alternance, que du bout de la langue, mais qui aura usé de tous les subterfuges pour le garder, et au regard du rouleau compresseur de la jeunesse, qui aura payé le prix du sang, mais qui a tenu bon pour l’avènement du PASTEF-couperet, vu tout cela, on se doit de voir la bouteille à moitié pleine, sans pour autant que notre circonspection ne s’éclipse totalement.
En attendant hier 3 avril à l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance, qui sera célébrée ce jour 4 avril sans festivités mais avec une levée des couleurs au palais présidentiel, le nouveau président BDF a prononcé son premier discours à la Nation dans lequel, il a décliné en gros traits ce qu’il fera de ce Sénégal durant son quinquennat :
C’est quasiment quelques pans du programme du PASTEF qu’il a égrené, même si désormais, étant président, il est au-dessus des considérations partisanes.
– Lutte contre le chômage quasi priorité n°1, amélioration du panier de la ménagère des Sénégalais «fatigués» du lourd fardeau sans lequel ils ploient depuis des lustres, brûler les scories nocives du système politico-institutionnel et judiciaire, mutation de la CENA en CENI pour des élections plus transparentes, concordance des cartes d’identité avec celles électorales, et pour ce faire, BDF entend convoquer un brainstorming avec toutes les corporations socio-politiques. Quant à la justice, elle aura un traitement à part, car juges, avocats, juristes, professeurs seront conviés au chevet de ce corps malade dans une sorte de Grenelle de la justice pour redorer son blason. La gouvernance vertueuse sera la règle avec le devoir de redevabilité ! Il faudra désormais rendre compte !
BDF endossera les habits d’un guerrier contre les délinquants au col blanc : fraudeurs fiscaux, blanchisseurs d’argent sale… De même, il protégera les citoyens, et attachera du prix à l’exploitation du pétrole, gaz et mines, et se pliera aux exigences de l’ITIE. Le Sénégal étant devenu un pays producteur d’hydrocarbures.
Le secteur privé, clef de voûte d’une économie prospère sera choyé, de même que le secteur privé international. L’intégration régionale est aussi dans son plan, au niveau de la CEDEAO, de l’UEMOA, et de la ZLECAF. Bref, chez BDF, affleure le grand commis de l’Etat qui sait que selon que les agents sont compétents et honnêtes, l’Etat et les citoyens s’en porteront bien. Le contraire aussi est vrai. D’où son penchant pour la digitalisation administrative, l’investissement dans la souveraineté alimentaire (agriculture, pêche et élevage) lui qui connait bien la terre étant originaire de Ndiaganiao, une localité agricole. Exit tous les rebus politique et judiciaire handicapants.
C’est un BDF avec ce discours, qui sait où il veut aller, la direction et les moyens d’y aller ont été peu ou prou égrenés lors de ce 1er grand oral. C’est le cap sur un remède de cheval pour sortir du Sénégal de cette dagoue proteiforme. Au travail maintenant et RDV d’ici quelques mois pour un petit bilan d’étape.
Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA
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