Alors qu’un fragile accord avec le gouvernement pour le rapatriement du corps de son père, a vu le jour, Félix Tshisékédi, tenait ce 24 avril à Kinshasa, son premier meeting dans ses habits de patron contesté de l’UDPS, mais surtout dans ceux du porte-étendard de ce parti pour l’encore hypothétique présidentielle du 23 décembre 2018.
Un meeting autorisé par le pouvoir, réfractaire depuis des mois à toute activité de l’opposition, qui, il est vrai, n’a eu de cesse de rappeler à Kabila qu’il est un président intérimaire, et surtout qu’il y a l’Accord de la Saint-Sylvestre qu’il faut respecter dans l’esprit et la lettre. «Meeting de l’espoir et de la vérité» c’est l’exergue qu’a accolé, Félix Tshisékédi à cette première sortie-test. Si ‘’Ya Tshi Tshi’’, Etienne, son géniteur faisait se pâmer des militants, soulevait des foules, et a été le poil à gratter de Mubutu, à Kabila fils, c’est grâce à son bagout, sa gouaille, et le charisme qu’il dégageait, carapace acquise grâce à un long cheminement sur la route escarpée et semée de ronces de l’opposition et au refus des compromissions. Son rejeton pourra-t-il ressembler à ce père tant adoubé par les Congolais ? Le raout politique d’hier a déplacé foule relative, comparativement, aux meetings de l’UDPS, sous son père, mais c’est un premier pas, que celui qui flotte toujours dans les apparats de leader de sa formation, devra multiplier. Dans cette RDC, où le fait d’exister relève d’une prouesse avec la myriade d’opposants ou prétendus tels, il n’est pas aisé de massifier un parti, tel l’UDPS, surtout orphelin, d’un fondateur aussi totémique que celui dont le cercueil est toujours à Bruxelles. En politique, le parricide n’est pas mauvais en soi, et il prend un relief particulier lorsque le père n’est plus, pour peu que l’on perpétue son œuvre, et qu’on le dépasse.
«Soit comme ton père, mais soit mieux que ton père» dit le proverbe. Entre Bruno Tchibala, le premier ministre, qui lui dispute la présidence de l’UDPS, et les autres opposants tels Moïse Katumbi, Vital Kamhéré qui se sent des ailes, il va falloir à Félix Tshisékédi prouver qu’il n’est pas seulement que le fils de, mais bien plus. Et les prochains mois seront déterminants pour le rejeton du sphinx de Limété . UNE
La Rédaction
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