Premières nominations du CNSP, Transition toujours en esquisse, Ischémie d’IBK   : Le temps des incertitudes au Mali

Premières nominations du CNSP, Transition toujours en esquisse, Ischémie d’IBK   : Le temps des incertitudes au Mali

Sans attendre la mise en route de la Transition dont les modalités sont toujours sujettes à des discussions, le CNSP a commencé à faire son «trou» par plusieurs nominations tant civils que militaires. Aussi donc, la junte a fait appel à Cheick Oumar Traoré pour jouer les communicants, et même le nègre de la plume, en tant que conseiller spécial du chef de la junte chargé de l’info et de la communication. Les affaires politiques seront coachées par Youssouf Coulibaly.

Coté armée, plusieurs valses de bérets, avec le général Souleymane Doukouré, bombardé SG du ministère de la Défense tandis que le bâton de commandement de l’armée est confié au général Oumar Diarra, sans oublier les services de renseignements qui voient de nouvelles têtes arriver. Ces promotions interviennent au lendemain d’une rencontre du CNSP avec les groupes armés signataires de l’accord d’Alger, (CMA et GATIA).

Une rencontre au cours de laquelle, la mise en musique du comateux accord a été évoqué, DDR, patrouilles mixtes, déploiement de l’administration… ainsi que la participation de ces groupes à la transition. Ces promotions ont lieu aussi la veille d’un cénacle national ce week-end censé ériger la Transition. Des lignes qui commencent à bouger, tandis qu’IBK, le président déchu, qui n’avait déjà pas bon pied, bon œil, a été hospitalisé pour une ischémie passagère, un bref AVC, contre-coup sans doute, des derniers évènements très éprouvants pour ce valétudinaire de 75 ans  qui dirigeait le Mali depuis 9 ans.

L’ère IBK est vraiment finie, puisque ce week-end, aura lieu le grand conclave rassemblant le CNSP, les partis politiques, société civile et représentants religieux pour arrêter l’ossature de la transition. Une transition qui devra faire vite, dans un pays polycrisé sur le plan politique, social et surtout sécuritaire. La sécurité justement, la junte ne devrait pas la perdre de vue. Car le Mali est en guerre, et obnubilé par ces questions de maroquins et de préséance, on en vient à oublier le Nord, et le centre qui sont sous griffes terroristes, et même si Barkhane est bien présente, et que ce coup d’Etat n’a pas trop d’impact sur le terrain des opérations, ce sont les FAMA qui doivent bien empêcher que les assaillants n’en profitent pour grappiller encore des km2.

Or des militaires hauts gradés sont détenus par la junte dans les prisons de Kati, or avec des FAMA qui n’en menaient déjà pas large, il faut redouter une vacherie sanglante. 4 soldats ont été tués à Kona le 27 août… Seul le verrou Barkhane tient… Sur ce sujet d’ailleurs, on ne peut s’empêcher de penser qu’en 2012, Aya Sanogo avait renversé ATT, pour le principal motif qu’il était incapable de juguler l’avancée des croquants venus de Libye et d’ailleurs. 8 ans après, la situation s’est empirée, et au regard de la configuration sécuritaire, IBK n’a pas brillé par sa compétence à circonscrire cette guerre asymétrique.

 Alors c’est bien de le chasser pour mal gouvernance, boulimie pouvoiriste de la famille et tutti quanti. C’est bien de parader sous les acclamations du petit peuple, concentré dans le M5-RFP, qui se satisfait du travail achevé par le CNSP, mais, mais il y a loin prendre les armes pour renverser un président civil élu, que de combattre des ennemis de l’ombre. On voit bien le jeu du CNSP : il lâchera du lest acceptera probablement un président civil mais restera à la manette. Autant que le Cl. Assimi Goïta et son quarteron de colonels le sachent donc : c’est moins la personne d’IBK qui rebutait que sa capacité à fixer un cap pour le Mali et à s’y maintenir. Le temps n’est pas l’allié du Mali, grand corps malade. C’est une période d’incertitudes car de la façon de manager ces moments troubles, ce recommencement, dépendra l’avenir du Mali.

Les Maliens ont besoin de sécurité, de soins, d’école pour leur enfant, d’un avenir, de croire à des lendemains meilleurs. C’est pour tout ça que depuis le 5 juin la rue gronde. Avis donc aux «transitaires» qui seront issus de ces réunions officielles et messes de nuit : Remettre le Mali debout tel est la priorité des priorités. Le reste ne sera que «Ote-toi pour que je m’installe autour de la mangeoire». Une bouffe qui se ratatine d’ailleurs chaque jour.

Pélagie OUEDRAOGO

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