Les VDP ont été créés sous le régime déchu de Roch Kaboré pour venir en aide aux FDS, et l’esprit qui a guidé à leur mise en place, est d’avoir une sorte de Forces de défense civiles proches des populations pour ne pas dire des VDP issus de villages et localités attaqués qui connaissent mieux le terrain.
C’est pourquoi d’aucuns n’ont pas accepté l’appellation de supplétifs, car ils se considéraient comme une armée qu’on a levée, des conscrits «spéciaux», bien qu’ils aient reçu une formation rustique.
Les Burkinabè ont estimé d’ailleurs que ces VDP pouvaient contribuer à faire reculer le terrorisme même si les avis étaient partagés.
Très vite, ces VDP devinrent les cibles principales (en plus des civils) des terroristes. Est-ce parce que ces VDP justement connaissent ces terroristes intuti persona, leur mode de fonctionnement, qu’ils ont suscité une haine sanglante ? En tout cas, pendant de longs mois au cours de 2021, ils ont payé un prix fort à cette guerre asymétrique, et dans une moindre mesure avec les gendarmes.
Des tueries qui se poursuivent après le 24 janvier, jour du coup d’Etat du MPSR avec à sa tête Paul-Henri Sandaogo Damiba, lequel a fait le serment de les amoindrir à défaut de les éradiquer, d’ici 5 mois à compter du 1er avril. De même qu’un dialogue via des comités locaux a été entamé. Un terrorisme qui ce week-end écoulé a encore étalé plus d’une quarantaine de VDP et de civils dans les régions du Sahel et de l’Est, notamment à Guessel et Namouyouri.
Rien n’est anodin, car plusieurs sources et analystes estiment, que ces équipées mortelles de ce week-end visent à empêcher et à décourager les VDP ou ceux qui voudraient s’y engager à le faire. Ce n’est pas une nouveauté, dans ce Burkina, pris en tenaille par les terroristes depuis 2015, car les terroristes ne veulent pas de ces VDP. Même pour ces civils «militarisés» les terroristes estiment qu’ils restent de redoutables ennemis pour eux. La mort du célèbre VDP, Ladji Yoro, le 23 décembre 2021 à You ( province du Lorum) dont les circonstances de la disparition sont toujours nimbées de flou, l’éclipse de ce VDP, qui faisait peur aux terroristes par sa bravoure et son charisme avait soulevé la problématique de ces supplétifs et susciter polémique, rancoeur et amertume.
Yoro était la mauvaise conscience des terroristes et pour certains, même au-delà. Car la controverse a atteint son acmé, justement à Titao, localité distante de 45 kilomètres de Ouahigouya, ou en 2021, ce sont les VDP qui escortaient des militaires sur certains chemins, pour des ravitaillements en vivres. Ce sanglant syndrome Yoro qui s’est manifesté au Sahel et à l’Est du Burkina Faso ce week-end repose encore la question du «penser» sur leur existence, et coexistence avec les FDS, leur gestion et c’est en résolvant cela, qu’on résoudra en même temps ce qui semble être des cibles privilégiés des terroristes, par une sorte de peur-repoussoir.
La REDACTION
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