Présidence CIO : Kirsty Coventry, une Africaine au sommet de l’Olympe

Présidence CIO : Kirsty Coventry, une Africaine au sommet de l’Olympe

 

 

Le sport mondial a souvent su créer des légendes sur les pistes, les terrains et dans les bassins. Par contre, il est rare qu’il en crée dans les coulisses du pouvoir.

Pourtant, en cette année 2025, un nouveau chapitre s’est ouvert à Lausanne en Suisse : pour la première fois en 131 ans d’histoire, le Comité International Olympique (CIO) a élu à sa tête une femme. Une Africaine. Une championne. Une battante. Kirsty Coventry, médaillée olympique, ministre et aujourd’hui présidente du CIO.

Pendant plus d’un siècle, le CIO a été dirigé exclusivement par des hommes, majoritairement européens. Une gouvernance longtemps critiquée pour son conservatisme, ses lourdeurs, ses angles morts sur la réalité des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. En élisant la Zimbabwéennee Kirsty Coventry, le CIO n’a pas seulement fait un pas en avant : il a ouvert une brèche. Celle d’un monde où le pouvoir ne s’hérite plus entre anciens de grandes universités suisses, anglaises ou allemandes, mais peut aussi être confié à une fille, formée dans les bassins de Harare, et devenue l’une des plus grandes nageuses africaines de tous les temps. Le symbole est immense. Une femme prend les rênes de l’olympisme. Et elle vient d’un continent longtemps regardé comme la périphérie du sport mondial : l’Afrique.

Kirsty Coventry n’est pas une novice parachutée. Son CV parle pour elle : sept médailles olympiques, plusieurs records du monde, une carrière politique nationale au Zimbabwe, une longue expérience dans les instances sportives internationales. Elle connaît le sport de l’intérieur, celui du couloir mais aussi celui des réformes, des conflits d’intérêts, des choix difficiles.

Son mandat s’annonce chargé. Elle arrive au lendemain des Jeux de Paris 2024, et à 3 ans de Los Angeles 2028. Elle devra convaincre que les Jeux peuvent encore être des moments de communion et non des gouffres financiers. Elle devra écouter les voix des athlètes, protéger leur santé mentale, renforcer l’éthique et la transparence, et surtout, reconnecter l’olympisme avec les jeunesses du monde.

Elle devra surtout faire ce que peu ont osé avant elle : ouvrir pleinement les portes de l’Olympe à ceux qui n’y ont jamais eu leur place. L’Afrique, les femmes, les petites nations sportives, les disciplines dites « mineures », les pays oubliés des attributions de Jeux, mais aussi des rétributions.

L’élection de Coventry est une victoire. Mais ce n’est pas une fin. C’est un commencement. Celui d’une présidence que l’on espère audacieuse, humaine, et visionnaire. Celui d’une ère où l’Afrique ne sera plus seulement un réservoir de talents ou un continent à aider, mais un acteur à part entière de la tribune mondiale du sport.

Il y a un message dans ce choix. Un message aux jeunes filles africaines qui nagent, courent, rêvent en silence : oui, vous avez votre place au sommet. Un message aux décideurs du monde entier : le sport change. Le monde change. Il est temps d’ouvrir les yeux, les portes et les esprits.

Kirsty Coventry incarne désormais cette transformation. Elle ne porte pas seulement les couleurs du Zimbabwe, mais celles d’un continent. Et au-delà, celles d’un monde qui veut croire que les médailles, comme les responsabilités, n’ont ni genre, ni couleur, encore moins de frontière .

Hamed JUNIOR

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