On a pensé dès le départ que les lignes de démarcation seraient fragiles, et qu’on assisterait à un scénario semblable à celui de l’élection du président de la Commission de l’UA. Que nenni ! A 13 heures hier 29 mai, 2 candidats chutaient, éliminés le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, la Sud-Africaine Swazi Tshabalala et le Sénégalais Hot les rejoindra après.
Mais dès ce 1er tour, le Tchadien avec ses 0,52% de voix, et la candidate de la Nation arc-en-ciel qui s’est coltinée 8,24% se savaient déjà «condamnés». A contrario, le Mauritanien Ould Tah qui a obtenu 42% des suffrages au second tour se détachait, le Zambien Samuel qui semblait tenir la corde avec 36% a reculé. Restaient Ould Tah et le Zimbien «Sam» comme l’appellent les intimes.
A ce stade, Sidi qui était 3e «larron», coiffait Samuel, et Hott était outsider, et la Sud-Africaine faiseuse de président, et Tolli tocard ou «motard d’escorteur». Mais à ce second tour, aucun des candidats ne cochait la case obligatoire des 50% + 1 des Pays membres régionaux (PMR) qui sont 54 et des Pays membres non-régionaux (PMNR), au nombre de 27.
Fumée blanche donc au 3e tour avec l’élection du Mauritanien Sidi Ould Tah qui est élu comme 9e président de la BAD ce 29 mai 2025 à Abidjan avec 76,18% dont les voix des PMR, lui aura permis de battre le Zambien qui avait les faveurs des actionnaires des PMNR ! De 48,2% au deuxième tour, il passe à 70% au 3e, preuve qu’il est le candidat du consensus régional. Les candidats des grands contributeurs de la BAD, notamment les USA, le Nigéria, l’Egypte…, n’ont pas tenu.
Une élection claire et limpide puisqu’on a abandonné le vote électronique, préparé pourtant de longue date, pour pratiquer le vieux décompte manuel. Les gouverneurs à l’évidence n’ont pas eu trop confiance aux machines et peut-être par peur aussi du hacking… Ce qui avait fait craint un interminable vote jusqu’au bout de la nuit de jeudi.
Dès le 1er septembre 2025 jour de prise de sa fonction, le président élu de la BAD, Sidi Ould Tah, devra s’appesantir sur la réforme institutionnelle, les questions de développement en Afrique devenues «criardes» de par la géopolitique éclatée et consolider les acquis de ses prédécesseurs. Et surtout trouver d’autres actionnaires pour combler le gap de 500 milliards que causera le départ des USA et autres.
Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA
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