Présidence de la CAF : Le match est-il déjà plié à Rabat en faveur de Motsepe ?

Présidence de la CAF : Le match est-il déjà plié à Rabat en faveur de Motsepe ?

Dans quelques jours seulement, exactement le 12 mars prochain, le monde du football africain ira aux urnes pour le choix du nouveau président de sa Confédération. S’il semble hasardeux de livrer des indices sur le prochain homme fort du football africain, on peut par contre affirmer sans risque de se fourvoyer que l’air du Malgache Ahmad Ahmad est révolu. L’après-Issa Hayatou est dévoreuse. Demain 3 mars, l’enfant de la Grande Île ne pourra en rien remédier à sa chute.

Pour la succession de l’ancien ministre des Pêches malgache qui, soit dit en passant, aurait eu le malheur de succomber aux sirènes des eaux troubles de la boule de cuir, quatre (4) candidats sont en lice. Il s’agit du Sénégalais Augustin Senghor, du Mauritanien Hamed Yahya, du richissime Sud-africain Patrice Motsepe et de l’Ivoirien Jacques Anouma. Entre Dakar, Abidjan et Nouakchott, et même d’autres capitales comme Ouaga (lire page 12) le défilé des émissaires ne semble pas avoir porté fruit, au grand dam de ceux qui espéraient encore que l’Afrique de l’Ouest s’alliera pour se donner une chance. C’est à croire d’ailleurs que l’enjeu se joue au sommet des Etats, puisque les présidents Alassane Ouattara et Maky Sall ne se sont pas privés d’activer leurs sources d’influence. Mais rien n’y fit. A l’image de ce continent si riche et plein de potentialité qui peine à s’unir, les candidats de l’Afrique de l’Ouest tiennent chacun à leur miette électorale.

L’occasion faisant le larron, la situation de mésentente semble faire l’affaire du puissant «Toubab» Gianni  Infantino. Clairement, le patron de la FIFA semble avoir un tropisme pour la Nation arc-en-ciel pour ne pas dire un penchant pour le milliardaire Sud-africain, arguant sa posture d’«homme nouveau», entendez par là, non éclaboussé par la série de scandales qu’a traversé le football africain. L’idée serait dit-on,  d’adouber Patrice Motsepe. Augustin Senghor et Hamed Yahya se verraient eux, confier les gouvernails de la vice-présidence. Jacques Anouma lui, occuperait le poste dérisoire de conseiller du président. C’est ce qui semble s’être dessiné à Rabat ce week-end écoulé, sous forme d’une mise en scène bien huilée.

En attendant d’avoir les réactions officielles des uns et des autres, l’Ivoirien Jacques Anouma semble ne pas apprécier la combinaison souhaitée par la FIFA et on peut le comprendre. S’il a eu le soutien actif du président Alassane Ouattara, ce n’est certainement pas pour échoir dans une cale sombre du bateau battant pavillon CAF. Et cette frustration, on peut aisément imaginer qu’elle est partagée par le Sénégalais Augustin Senghor, donné favori par beaucoup d’analystes. Mais voilà. Soutenu par leur président respectif dans une bataille qui semble s’être déportée sur un relief de leadership au cœur de cette zone Ouest-africaine, chacun des candidats voit midi à sa porte. Cette configuration a de toute évidence fragilisé à la fois le Sénégalais et l’Ivoirien.

Et si ce qu’il convient d’appeler le protocole de Rabat n’est pas forcément une mauvaise chose, en ce sens qu’elle prône l’unité et par-dessus tout, la candidature d’un homme qui semble au-dessus du cafouillage juridico-financier que la CAF a connu, il n’en demeure pas moins vrai que le football africain, depuis l’arrivée de Gianni Infantino, s’enlise dans un avilissement compromettant. Après avoir réussi à obtenir le scalpe du vieux Lion Issa Hayatou et casser la canne à pêche du Malgache Ahmad Ahmad, tout laisse penser que Infantino poursuit sa mission d’une sorte de recolonisation du football africain, avec cette fois-ci, ni plus ni moins que l’imposition du président de la CAF.

En attendant que Augustin Senghor, Jacques Anouma et Hamed Yahya se rencontrent à Nouakchott pour donner une suite à cette manœuvre d’infantilisation, certaines sources révèlent que le Sénégalais et le Mauritanien semblent être favorables à la proposition. Dans cette perspective de jeu de l’influence, l’Ivoirien Jacques Anouma pourrait se retrouver seul candidat face aux trois (3) autres. Le point de jonction d’une Afrique, encore et encore en proie aux déchirures fratricides les plus absurdes. En lame de fond, la compromission dans des pratiques mafieuses qui dorment dans les tiroirs de la FIFA, de beaucoup de dirigeants sportifs africains qui ne seraient plus en mesure de faire valoir leur dignité. En définitive, c’est à se demander si l’homme nouveau tant recherché ne serait pas à aller chercher ailleurs où dans une moindre mesure … Jacques Anouma ? Oser aller se présenter face à la FIFA, il faut vraiment n’avoir pas grand-chose à se reprocher. Et ils ne sont pas nombreux à le pouvoir !

Hamed JUNIOR

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