Présidentielle 2020 : Indépendant,  CDP, ou autre ?

Présidentielle 2020 : Indépendant,  CDP, ou autre ?

« Etes-vous certain que s’il y a vote, vous sortirez vainqueur face au camp Komboïgo ? »

Par 3  (trois) fois le deus ex machina du CDP a demandé ainsi au groupe de Boureima Badini, qui a fait le pèlerinage d’Abidjan, pour exiger une compétition Komboïgo-Badini, sur le poste de la présidence du parti. C’était avant le 7ème congrès du 6 mai 2018. Bien avant cet aparté avec Blaise Compaoré, ce dernier, selon plusieurs sources avait reçu Badini et Komboïgo et était parvenu à un consensus :

-Eddie Komboïgo serait président du CDP et Boureima Badini, vice-président.

C’est de retour à Ouaga, que le camp Badini aurait dit « Niet » et exigé la confrontation qu’accepta l’ancien chef de l’Etat, lors de l’entrevue citée plus haut. On sait ce qu’il est advenu de ce duel, car Eddie Komboïgo a battu Boureima Badini par 39 voix contre 33, victoire sur le fil du rasoir mais victoire tout de même, nonobstant qu’on évoqua le cas d’un Judas qui aurait trahi Badini à la dernière minute !

Or c’est le « Bureau » et tous ceux qui sont pour Badini, qui ont migré vers Kadré Désiré. Un Kadré qui tient aussi à se présenter à l’échéance de 2020. Sous les    couleurs du parti de l’épi et de la daba ? Il ne l’a pas dit expressement au palais de la Culture de Bobo, mais le décorum laissait dubitatif.

De Fait et de Jure, c’est Eddie Komboïgo qui est le patron du CDP. Même si la réalité est plus nuancée et c’est là tout le problème :

-Y aura-t-il un congrès d’investiture au cours duquel, Kadré ou Komboïgo sera choisi par le haut conseil, le BEN ? Ce serait risqué pour KDO/

-Kadré est-il le candidat de Blaise et Komboïgo un faire-valoir ? Rien n’est moins sûr !

-A moins que Blaise « militant émérite du CDP » et président d’honneur à vie ne parvienne à faire laisser tomber l’un ou l’autre.

Toujours est-il qu’entre Eddie Komboïgo et Kadré Désiré, il y a un récent passé qui ne passe pas : Investi le 11 juillet 2015 pour être le candidat du CDP à la présidentielle du 11 octobre 2015, le premier avait coiffé le second au poteau, il est vrai qu’à l’époque Kadré a beaucoup tergiversé, jaugé avant de donner son « Oui » du bout des lèvres sur le tard. Et même si Komboïgo fut frappé d’inéligibilité, par la loi CNT du 7 avril 2015, KDO a une petite revanche à prendre.

Quand à cette confirmation faite pour la bataille de 2020, on l’attendait plus ou moins car s’il a avancé avec prudence de Sioux, on le voyait venir. La seule interrogation c’était sous quelle bannière ?

Premier ministre de février 1996 à Novembre 2000, KDO fut un bon chef de gouvernement et avait de très bons collaborateurs. A preuve plus de 10 ans après, ce sont certains des siens qui sont au gouvernement. Il y eut même 2 premiers ministres, issus du moule KDO : Tertius Zongo et Luc A. Tiao.

Mais une présidentielle est une autre paire de manches et l’enfant de Boussouma a 3 problèmes :

-Clarifier sa posture quant à son appartenance : indépendant ? CDpiste ? Ou autre ?

-Il lui faut être plus généreux à savoir délier fréquemment le cordon de la bourse pour donner aux ouailles qui le disent radin.

-Enfin, exceptées quelques individualités telles que les Zambendé Sawadogo, SARADA, sa galaxie est festonnée de technocrates, lesquels devront ôter cette tenue pour se transformer en politiques, en hommes de terrain. Indépendant ou pas, ce sont des hommes pragmatiques qui font le boulot pour une présidentielle.

La démocratie rousseauiste a cela de charmant que c’est le terrain qui commande, c’est le peuple souverain qui décide, c’est le plus grand nombre qui dicte sa « dictature » .

Par Zowenmanogo Zoungrana

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