C’est une situation que même les plus avertis du microcosme politique béninois n’avaient pas vu venir. Depuis hier mardi 6 avril 2021, des centaines de manifestants ont battu le pavé dans la capitale Cotonou pour exiger le départ immédiat du président Patrice Talon. Aux cris de «Talon dégage !», «cinq ans c’est cinq ans, pas un jour de plus !» ils ont exigé la fin du mandat de l’homme d’affaires-président à 4 jours de la présidentielle du 11 avril prochain, où il fait figure de grand favori.
Selon plusieurs témoins, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la matinée à Porto Novo, Parakou, Calavi et dans d’autres villes favorables à l’opposition. A Savè, où des manifestations avaient fait plusieurs morts en 2019 après des affrontements entre militaires et habitants, des jeunes ont saccagé un poste de péage. Des motos et plusieurs véhicules ont également été brûlés dans le domicile d’un député pro-Talon. La route menant à Tchaourou a été bloquée par des troncs d’arbre et des pneus, selon l’Agence France-Presse. A Cotonou, où la mobilisation était relativement faible, les accès à la présidence ont été restreints.
Au cœur de cette poussée de fièvre, la prolongation du mandat de Patrice Talon, après la modification du calendrier électoral en novembre 2019 permettant au chef de l’Etat de rester un mois et demi de plus à son poste avant que le vainqueur de la présidentielle prévue dimanche ne prenne ses fonctions. «Le mandat de Patrice Talon a expiré le 5 avril à minuit alors il doit rendre le pouvoir au peuple dès maintenant, estime Stéphane Todomè, journaliste béninois proche de l’opposition.
C’est donc un coup de semonce de l’Opposition, écartée de la présidentielle, par des réformes vicieuses qui vient de se produire et les jours à venir pourraient s’annoncer chaudes même si le pouvoir tente de montrer des signes de sérénité face à cette montée d’adrénaline.
La rédaction
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