Présidentielle au Cameroun : Dimanche de vote tranquille pour Biya puissance 7 !

Présidentielle au Cameroun : Dimanche de vote tranquille pour Biya puissance 7 !

Paul Barthélemy Biya contre sept autres candidats, telle est l’affiche du match électoral, hier 7 octobre 2018 au Cameroun. Quels résultats donneront dans les urnes les Joshua Osih, le jeune Cabral Libii, et surtout l’attelage bicéphale Maurice Kanto-Muna Akere, le tandem jugé sérieux de l’opposition,  tous qui veulent déloger Paul Biya du Palais d’Etoudi ? Nul ne le sait même si certains camerounologues se risquent déjà à certains jugements. La seule certitude est que les 6,6 millions d’inscrits ont pris d’assaut les 25 000 bureaux de vote, hier dimanche 7 octobre au Cameroun. Globalement, les électeurs trouvent que cette présidentielle 2018 est mieux organisée que celle de 2011 : ouverture à l’heure, affichage des listes devant les bureaux de vote début serein des dépouillements… Sauf que pour cette élection, le reflux identitaire du Sud-Ouest et Nord-Ouest s’est invité comme une électrice, et si à Yaoundé et Douala, le corps électoral s’est rendu aux urnes paisiblement, Buea et surtout Bamenda avaient des allures de villes-fantômes, désertées par près de 300 000 personnes et quadrillées par le forces de l’ordre, le doigt nerveusement sur la gâchette, lesquelles forces de l’ordre n’ont d’ailleurs pas hésité à faire feu sur trois individus armés qui terrorisaient les rares passants dans les rues vides.

Des tentatives d’incendie de bureaux de vote ont aussi été signalées. Reste à savoir quel sera l’impacte réel de ces régions anglophones (22% de la population) sur une élection dont l’absence de la part d’indétermination sur l’identité du vainqueur est une réalité. Qui pour battre celui qui pilote de façon automatique, le Cameroun depuis 36 ans ? Depuis que le chairman du SDF, John Fru Ndi s’est retiré et s’occupe de son agro-busines, dans son ranch de Wum, très peu guignent serieusement le palais d’Etoudi, car d’aucuns ont préféré s’approcher de la mangeoire, tel Maigari Bello Bouba, ou servir de candidat faire-valoir, tout comme Adamou Ndan Ndjoya. On parle de Joshua Osih, successeur de Fru Ndi, mais dépourvu de moyen que peut-il faire ? La jonction Muna Akere-Maurice Kamto est prometteuse car le premier avocat, ancien patron de Transparency International au Cameroun et dont le père Salomon Tandeng Muna, fut un PM du Cameroun est bien présent au Nord-Ouest mais sans plus. Le second, ex-garde des sceaux de Biya, d’où il a démissionné en 2011 incarne aussi une possible alternative, mais que peuvent-ils face au rouleau compresseur du RDPC ? Que peuvent les sept challengers face à un Biya, qui en plus de 3 décennies de pouvoir, aura chloformé et formaté tout un pays , et surtout avec un mode de scrutin à un seul tour ? Très peu de choses.

Certes, il n’est pas certain que Paul Biya fera son score de 2011, soit 78% mais il n’aura pas à redouter un remake de la présidentielle de 1992, (un lointain mauvais souvenir) ou selon les observateurs, c’était l’opposant Fru Ndi qui avait été le vrai vainqueur. Biya avait obtenu 39% des chiffrages. Dimanche de vote tranquille donc pour le président sortant qui est assuré de ne pas se lever sur le fauteuil présidentiel d’Etoudi. Les dépouillements qui ont débuté dès 17 heures GMT hier, pourraient le confirmer. Bienvenu à Biya puissance 7 ! 

Sam Chris

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