Présidentielle au Congo-Brazzaville: le  pasteur Ntumi plaide pour un scrutin apaisé

Présidentielle au Congo-Brazzaville: le  pasteur Ntumi plaide pour un scrutin apaisé

Terré dans son fief du Pool, région dévastée entre 2016 et 2017 par une guerre civile qui a pris fin grâce à un accord de paix, l’ancien chef rebelle, Frédéric Bintsamou, «alias» pasteur Ntumi, a fait une sortie médiatique, le samedi 13 mars 2021, dans la bourgade de Mounkala où il s’est prononcé sur la présidentielle du 21 mars au Congo-Brazzaville. Il n’a donné aucune consigne de vote. Le président du Conseil national des républicains (CNR) a fait le point sur le processus de pacification du Pool.

À l’entrée de Mounkala, pas de dispositif sécuritaire particulier. Deux hommes improvisent une prière en français et en lari, la langue du territoire, avant de lever une légère barrière faite de bambou de Chine. Habillé en jeans, le pasteur Ntumi sort d’un coin et nous salue avec un large sourire, sous un grand soleil. Quelque temps après, il change de tenue et se prête aux questions des journalistes.

Lui, qui a soutenu l’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas lors de la dernière présidentielle, ne prend pas position, cette fois-ci, mais souhaite que le scrutin se passe dans la paix.

«Le Conseil national des républicains (CNR) pense que l’élection présidentielle doit se faire dans la paix, la transparence, la liberté et dans le respect des règles du jeu démocratique. Elle ne doit pas être l’occasion de réveiller les vieux démons de la division, la haine, le règlement de comptes, comme il y a de cela quelques années», déclare le révérend en présence de quelques dizaines d’ex-combattants.

Il demande ensuite au pouvoir de poser des actes concrets en sa faveur en application de l’accord de paix. Le pasteur Ntumi attend notamment qu’on lui définisse un statut particulier et qu’on lui affecte une garde de trente militaires. C’est une bonne posture de cet ex-guérilléro, qui dans les années 90 avait pris les armes à la tête de ses Ninjas contre les Cobras de Denis Sassou N’Guesso (DSN). Il est vrai que lors d’une cérémonie solennelle, il les avait déposées  et avait promis l’armistice. A condition que le Pool, sa région soit valorisée. Tout compte fait, s’il est quasiment certain que le chef M’bochi, DSN va rempiler pour un 4e mandat, il est essentiel que les démons enfouis depuis la fin des hostilités en 1997, le restent toujours. Et en appelant à un scrutin apaisé, pasteur Ntumi y contribue. Denis Sassou N’Guesso devrait lui savoir gré pour cela. Et œuvrer plus au rassemblement de ce Congo qu’il dirige depuis plusieurs décennies.

La rédaction

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