Présidentielle au Mali : Inéluctablement vers un second tour 

Présidentielle au Mali : Inéluctablement vers un second tour 

Pas de chiffres disponibles, même si déjà le nom d’un trio circule au regard des résultats forcément épars, non officiels et donc pas fiables totalement. Ce trio c’est : IBK, le président sortant, suivi de son principal challenger, Soumaïla Cissé et Cheick Modibo Diarra. En effet, hier lundi, au lendemain de l’élection présidentielle, les Maliens se sont réveillés avec l’évidente perspective de revoir Ibrahim Boubacar Keïta au sommet de la colline de Koulouba pour 5 nouvelles années. Les résultats provisoires sont en sa faveur. Mais pas de takokele, il lui faudra passer sous les fourches caudines du second tour avec comme probable arbitre entre lui et «Soumi», l’astrophysicien, Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra.

A peine les portes des bureaux de vote fermées à 18 heures le 29 juillet dernier que les centres se sont immédiatement lancé dans le dépouillement des bulletins. Hier lundi en fin de matinée, les quelques résultats provisoires disponibles donnaient une avance certaine au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta. Dans les différents états-majors, l’heure est à la moue. Les partisans des deux favoris (IBK et Soumaïla Cissé) de la course doivent se résoudre à oublier leurs ambitions de «Takokele», il faut aller au second tour.

En réalité, une juste lecture de la situation prédisait le passage obligé du second tour. Emietté entre 24 prétendants, il était quasiment difficile à tout candidat de franchir la barre du un coup Ko. L’enjeu se situait donc au niveau de la troisième marche du podium, voire au pied du podium. A qui échoueront les rôles de faiseurs de roi. A ce jeu, Cheick Modibo effectue une percée impressionnante. Dans plusieurs bureaux de vote de Bamako (généralement raflés par IBK), il est au coude-à-coude avec Soumaïla Cissé, quant il n’est pas devancé de quelques petites voix. D’autres bureaux le positionnent même juste après IBK.

A Tombouctou, une région acquise à l’ancien président la Commission de l’UEMOA, les résultats sont sans équivoque. Dans les villes localités comme Niafunké, l’URD de Cissé aurait recueilli 1955 voix contre 394 pour IBK. Même domination à Diré (3614 pour Cissé contre 394 pour IBK), à Tindirma où 1206 reviennent à Cissé alors que seulement 157 auraient voté IBK. A Goundam le RPM se positionnerait  avec un écart de 87 voix. A Douentza dans les environs de Mopti, Cissé totaliserait 2188 de voix contre 444 pour IBK. A Sikasso, la majorité des voix reviendrait à IBK (20527) qui humilie le candidat  Khalifa Sanogo (5116) qui n’est autre que le maire de la ville.

A l’étranger, Soumaïla Cissé serait en tête au Niger, au Burkina, à Bagnole, dans les Rhône Alpes (France) et à Londres. Par contre à Kinshasa, c’est Aliou Diarra qui arriverait en tête.

L’élément surprenant de cette élection, c’est donc le 3e larron qu’a endossé Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra. Ancien premier ministre sous la transition dirigée par Dioncounda Traoré, l’astrophysicien aura marqué le peuple Malien. Mais c’est surtout l’alliance de son parti le RPDM avec celui de Moussa Marra (Yelma) qui aura porté fruit, grâce au travail abattu sur le terrain, par l’un des anciens éphémères premier ministre d’IBK, décrit comme proche des populations. Selon ce qui se dit sur les rives du fleuve Djoliba, la soif et l’envie de rompre avec le régime IBK auraient largement profité à Modibo Diarra. Un choix qui sanctionne celui de l’activiste rastaman Rasbat. Considéré comme l’idole de la jeunesse consciente et chef de file de la rupture. Son soutien à Soumaïla Cissé est jugé par une certaine frange comme une trahison, d’autant plus qu’elle considère que l’option «Soumi» n’est qu’une perpétuation (il a été ministre des finances sous Alpha Omar Konaré) de la vieille classe dirigeante.

Du coup, si les projections restent sur leur trajectoire du premier jour de dépouillement, Modibo Diarra (potentiellement 3e) et probablement Aliou Diallo, pourraient se retrouver avec quelques bonnes cartes à jouer, ce qui va ouvrir d’autres fronts de lutte pour l’ascension sur la colline.

Hamed Junior  à Bamako

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