Présidentielle au Mali : Second bail pour IBK sur  la colline du pouvoir

Présidentielle au Mali : Second bail pour IBK sur  la colline du pouvoir

Avec 67% au terme du second tour de l’élection présidentielle, Ibrahim Boubacar Keïta vient de signer un deuxième bail avec les Maliens. Le camp de Soumaïla Cissé a durci le ton…

Admis au second tour en compagnie de Soumaïla Cissé, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a confirmé son avance du premier tour. Même si le score de ce second tour ne reflète pas réellement la popularité du nouvel élu, il n’en demeure pas vrai que le président sortant n’est pas loin d’un plébiscite, logiquement bâti sur les sillons tracés par une opposition qui a dispersé ses forces.

La dernière cartouche n’ayant pas fait mouche, Soumaïa Cissé et ses hommes ont immédiatement souscrit pour ce qui s’apparente à un baroud d’honneur. A la limite, les partisans du mouvement «Tout sauf IBK» peuvent exiger que l’on «diminue la taille de la tortue» comme on dit chez nous, mais contester la victoire de IBK à ce second tour nous semble peine perdue. Déjà, la position beaucoup plus souple de la mission des observateurs de l’UE, qui semblait jouer le jeu de l’opposition, avait considérablement érodé l’espoir du camp de Soumi-champion. Peut-être avait-telle déduit qu’avec un tel retard, rien ne servait de durcir une situation perdue d’avance ? Toujours est-t-il que par la voix de sa chef de mission, l’UE, comme si elle voyait venir les choses, avait rappelé que les institutions habilités à trancher les différends existent. En d’autres termes, elle n’appréciera pas une entame de trouble à l’ordre public, au sujet d’un scrutin qu’elle juge transparent, et de ce fait, n’entachant nullement les résultats, malgré quelques irrégularités.

On aurait compris qu’après le 1er tour, Soumaïla Cissé s’abstienne de cautionner le scrutin, en optant pour la politique de la chaise vide. Comme telle, elle n’a jamais été payante, mais au moins, elle aurait eu le mérite de mettre en relief, les insuffisances de la démocratie malienne. En acceptant d’aller au second tour, Soumaïla Cissé et l’ensemble de la classe opposante ont validé le retard considérable qu’ils accusaient au sortir du premier tour. Or, répétons-nous, au regard de la désunion de l’opposition qui n’a même pas été capable de donner un consigne de vote clair en faveur de leur chef de file, et de la faible participation d’une frange importante de la population malienne pour qui, ni IBK, ni ‘’Soumi’’ n’incarnait l’alternance qu’ils rêvaient, la partie était presque pliée.

Outre la caution des différents observateurs dont l’UE, plusieurs grandes chancelleries occidentales et des chefs d’Etat africains ont d’ores et déjà félicité le président réélu. C’est dire que le mandat est acté ! Délaissé par l’opposition qui ne l’a pas véritablement soutenu, le moins que l’on puisse dire est que ‘’Soumi-champion’’ connaît une période de solitude.

Hamed JUNIOR, envoyé spécial à Bamako

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