Présidentielle au Niger : Le coup K.O se crayonne  et les «va-t-en-guerre» se préparent

Présidentielle au Niger : Le coup K.O se crayonne  et les «va-t-en-guerre» se préparent

Le lundi 28 décembre 2020, au lendemain du double scrutin présidentiel et législatives, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a commencé à proclamer les premiers résultats provisoires.

Si pour l’heure aucune tendance ne se dégage clairement, les techniciens de la Haute autorité à l’organisation des élections continuent de compiler les résultats et les livrer au fur et à mesure depuis son quartier général installé au palais des congrès de Niamey.

Le dispositif mis en place par l’institution est très remarquable. Il est fonctionnel 24 heures/24 et est composé de plusieurs équipes dont celle chargée de la saisie et de l’impression des résultats communiqués par téléphone, celle chargée de la réception des résultats par téléphone, celle chargée de la réception des résultats par faxe, ainsi que des équipes de la télévision et de la radio nationales pour la retransmission et une équipe du personnel d’appui de la CENI. En effet, selon des sources concordantes, des grandes villes comme, Maradi, Agadez, Dosso, Tahoua ou Zinder sont déjà dans la «poche» du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya).

Presque toutes les tendances donnent quitus au parti rose de réaliser son coup K.O. Cependant, si le scrutin s’est déroulé dans le calme et sans incident, quelques insuffisances ont été relevées par la mission d’observation de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), présidée par l’ancien président malien Dioncounda Traoré. Néanmoins, ce dernier a souligné «qu’elles  ne sont pas de nature à entacher la transparence, la régularité, et la crédibilité du scrutin». Bonne pioche ! C’est le désir ardent du président Issoufou, celui-là même qui a prôné la «révolution politique» à travers une alternance démocratique.

«Quel que soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien. C’est un jour spécial pour le Niger qui va connaitre pour la première fois une alternance démocratique», affirmait-il après son vote du dimanche. Si le PNDS-Tarayya est confiant d’un coup K.O au regard d’une belle campagne menée et les résultats des élections locales du 13 décembre passé qui augurent une victoire éclatante, l’opposition quant à elle estime que rien n’est joué d’avance.

«Une élection à un seul tour n’est pas possible. L’état de santé de leur parti et le niveau de frustration des Nigériens empêchent toute perspective de faire un coup K.O. Il y aura un second tour le 20 février», a prévenu  le candidat du Mouvement patriotique nigérien (MPN) et ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Yacouba. Dans un communiqué de l’opposition publié hier mardi 29 décembre 2020, la Coalition pour une alternance politique (CAP 20-21) a informé qu’en dépit des obstacles  de toute nature à savoir fraudes, manipulations, intimidations, vols des urnes et des cartes, achats massifs de conscience dressés par les tenants du pouvoir, la population a tenu à s’acquitter de son devoir civique et «les résultats sont largement en faveur de l’Opposition». «CAP 20-21 et alliés sont cependant profondément préoccupés par l’étendu de l’arsenal sordide de fraude déployé par le PNDS-Tarayya dans le but de confisquer le pouvoir», indique le même communiqué.

Dans la même veine, l’opposition a mis en garde le président Issoufou, son gouvernement et son parti quant aux risques qu’ils «font courir à la quiétude sociale et à la stabilité de notre pays à travers des tentatives de passage en force et de manipulation des résultats des scrutins». Ça y est! Il ne manquait que cela pour parfaire la «dynamique» électorale dans un pays qui pour la première fois dans son histoire, va connaitre une alternance démocratique. Cela n’est pas surprenant ! En tout cas, pas sous nos cieux où l’opposition, sentant le déferlement de la défaite, prépare déjà les esprits qui sont  déjà surchauffés par son histoire politique jalonnée de coups d’Etat, d’attaques terroristes et pauvreté,  à une crise post-électorale. Ailleurs, c’est la population elle-même qui a pris les chaises en main pour dire  ça suffit ! 

Omar SALIA

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