Présidentielle au Sénégal : Vers un deal entre Macky Sall et Abdoulaye Wade ?

Présidentielle au Sénégal : Vers un deal entre Macky Sall et Abdoulaye Wade ?

En politique, les incompatibilités chimiques deviennent des possibilités déconcertantes. C’est ainsi que de l’eau glacée peut être mélangée avec du beurre et que des moutons mettent bas des ânes. Voilà pourquoi il n’est pas absurde de dire que la cavalcade effrénée et pour le moins, irresponsable du vieux Gorgui peut cacher bien des desseins inavoués.

L’on sait que Abdoulaye Wade est viscéralement décidé à reconquérir le pouvoir. Etant frappé d’incapacité par les circonstances et les lois, il compte bien prendre sa revanche sur celui qui a été son disciple et qui a osé le chasser du pouvoir, par les urnes, en passant par un faire-valoir. Karim Wade au pouvoir, ce serait comme si c’est lui-même qui s’y serait assis.

Mais en 2019, ce ne sera plus possible. Les juges, la loi et le désir de Macky Sall de remporter son second mandat l’ont envoyé à l’autre bout du continent attendre patiemment en 2024 une autre chance de pouvoir faire valoir ses droits à être chef de l’Etat, après avoir été ministre «du ciel et de la terre».

Or, c’est connu qu’un chef d’Etat, dans un pays où la Constitution limite les mandats consécutifs à deux, voudra coûte que coûte  profiter pleinement de son bail à la tête de l’Etat. Et mettra donc les moyens pour y arriver. Idrissa Seck ou tout autre candidat «vierge» qui remportera les élections en 2019 prétendra exercer cette virginité pleinement. Ce qui diminuera alors les chances de Karim Wade d’espérer monter au pouvoir en 2024. Il devra à nouveau attendre une longue dizaine d’années pour espérer avoir une conséquente «ouverture».

Toutefois, si Macky Sall remportait la présidentielle, il ne devra se résigner qu’à terminer ce dernier mandat de 5 ans et à laisser la place. Une place qui pourra être disputée plus facilement avec un certain Karim Wade comme présidentiable en 2024. Mais le président sortant sera en mauvaise posture si jamais il devrait disputer son fauteuil au second tour. Le passage au premier est donc une obligation vitale pour lui.

Alors, que reste-t-il au vieux renard de la politique sénégalaise ? Signer une entente souterraine avec celui qu’il vilipende en surface, pour un «troc» en 2024.

Mais ce «deal» ahurissant et tiré par les cheveux, s’il existe vraiment et s’il a vraiment été passé, est étalé sur la corde de l’aléatoire et est mêlé aux vicissitudes et aléas de la politique. Cette politique si diverse et ondoyante…

Et encore qu’en politique, les parjures, les serments trahis et les mensonges font partie du décorum.

Ahmed BAMBARA

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