Trouver un président par les urnes parmi 3 candidats, afin de plaider sa cause pour une reconnaissance internationale, voilà l’enjeu de la présidentielle de ce 13 novembre 2024 dans ce proto-Etat, non reconnu, scissipare de la Somalie, où malgré son existence officielle est devenu un Etat failli dont se repaissent les Shebab et autres terroristes.
1,2 million d’électeurs doivent donc choisir entre le président sortant, Muse Bihi Abdi, et 2 autres challengers. Mais, les yeux des Somalilandais sont rivés ailleurs au-delà des urnes, notamment vers le président élu américain, Donald Trump, mais aussi vers des pays qui l’ont reconnu comme les Emirats Arabes Unis, le Danemark et la Grande-Bretagne.
Car c’est de reconnaissance internationale qu’est arrimé le scrutin, puisque jusqu’à présent le Somaliland reste isolé. C’est d’abord un défi logistique relevé que ce vote qui devait se tenir, il y a 2 ans. S’étant détaché de la Somalie en 1991, le pays dispose pourtant de son armée, sa monnaie, délivre ses passeports, mais point de reconnaissance à l’extérieur.
C’est pourquoi, grâce à sa position stratégique dans cette corne de l’Afrique, le Somaliland espère que Donald Trump le reconnaîtra, pour contrer, son rival la Chine, mais aussi, carapacer ce verrou contre les Houthis, ennemis jurés d’Israël. D’où ces queues interminables hier devant les bureaux de vote.
Montrer que le Somaliland attache du prix au processus démocratique, et convaincre le Monde qu’il est digne de reconnaissance. Ce territoire de 175 000 km2, aspire en tout cas à ça et y tient coute que coute comme le témoigne ce deal passé avec le grand voisin éthiopien : la location de 20 km de ses côtes à l’Ethiopie (port de Berbera est très important) contre une reconnaissance formelle du pays de Haïlé Sélassié. Ce qui a provoqué l’ire de la Somalie qui s’est alliée à l’Egypte dans ce jeu de théâtre d’ombre dans la corne de l’Afrique
La REDACTION
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