Présidentielle du 22 février au Togo : Qui du C14 pour contrer Faure ?

Présidentielle du 22 février au Togo : Qui du C14 pour contrer Faure ?

Mais où sont passés les Jean-Pierre Fabre, Agboyomé Kodjo, Tikpi Atchadam, Brigitte Ahodogbé et autres Gerry Tama et Zeus Ajavon ?

Hier, jusqu’à la mi-journée, dernier délai du dépôt des dossiers de candidatures à la présidentielle du 22 février 2020, seul celui du président-sortant Faure Essoasimna Gnassingbé avait été dûment déposés. Pourtant 24 fiches de candidatures ont été retirées.

Mais, c’est certain que même si c’est à quelques minutes de l’heure de clôture, les figures de proue de l’opposition feront acte de candidature.

A commencer par le leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) Jean-Pierre Fabre, et peut-être le truculent Tikpi Atchadam, l’artisan de l’avis de tempête qui a soufflé sur le Togo courant août-septembre 2017. Disparu des radars depuis plusieurs mois pour «sa propre sécurité», le président du parti national panafricain (PNP) devra pourtant revenir à Lomé, non seulement pour remettre son dossier, mais surtout battre campagne, s’il a des ambitions nationales.

La question principale, que les Togolais habitués aux combats politiques sous Eyadema-père moins sous le fils, accoutumés à ce qu’ils appellent la lutte pour le changement, l’alternance, ces Togolais se demandent pourtant : Qui pour battre Faure ce 22 février ?

Question à un fauteuil présidentiel quand on sait que le C14, le conglomérat regroupant les partis d’opposition s’est d’abord fait hara-kiri politiquement, en étant aux abonnés absents, à l’hémicycle pour cause de boycott des législatives.

Assemblée nationale certes monocolore, mais, aussi une opposition inopérante légalement, relativement au vote des lois.

Ensuite, les réformes institutionnelles, et constitutionnelles, permettent à Faure de se refaire une virginité politique, et après ce 4e mandat, il peut prétendre à un 5e si Dieu lui prête vie.

Passés les ratés de la dévolution monarchique du pouvoir le 7 février 2005, et l’élection présidentielle dans une atmosphère quasi-insurrectionnelle du 24 avril de la même année, on aura remarqué que celles de 2010 et 2015 furent empreintes de «transparence» donnant du même coup une certaine envergure et de l’expérience à ce fils de …

Ensuite, la prime au sortant au Togo n’est pas un vain mot : le PND  le programme présidentiel a fait du bon boulot ; les infrastructures routières, rien qu’à Lomé, sont des réalités, les réformes se poursuivent, les fondamentaux économiques sont maîtrisés. Faure a un bilan.

Enfin politiquement, il a su jouer sur la maladie infantile des opposants : les divisons nées d’égos hypertrophiés.

Et on l’aura constaté lors de la bourrasque anti-révision de la constitution, les rapports Fabre-Tikpi n’ont pas toujours été au beau fixe.

A la vérité, il manque des opposants de la taille des Gilchrist Olympio, Me Yawo Agboyibo, Léopold Gnimvi ou l’éphémère Tavio Amorin. C’était il y a 25 ans …

Enfin, ce qu’on ne dit pas, l’armée et l’appareil sécuritaire sont toujours sous contrôle de Faure.

Y a-t-il quelqu’un pour réduire à néant cette marche de Faure vers un 4e mandat ?  Face à une opposition qui va en désordre de bataille, le risque de voir encore un Gnassingbé perdurer au pouvoir est très élevé.

Il est vrai qu’il faut juger Faure par son bilan, pas par son patronyme, mais, les Togolais n’ont-ils pas aussi quelque part raison de voir une même famille régenter un pays, plus d’un demi-siècle ? Et dans cette optique-là, l’alternance souhaitée est une affaire de rapport de force. Au Togo comme dans de nombreux pays africains, ce n’est pas souvent le pouvoir qui est fort, c’est l’opposition qui est faible. Et le peuple peut-être n’a toujours pas décidé du changement ! A moins d’être démenti le 22 février !

 La REDACTION

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