Présidentielle du 24 mars au Sénégal : Une campagne électorale au cordeau doublée de défis organisationnels titanesques 

Présidentielle du 24 mars au Sénégal : Une campagne électorale au cordeau doublée de défis organisationnels titanesques 

Deux semaines ! Deux semaines au lieu de trois comme à l’accoutumée, depuis ce samedi 9 mars 2024 les 19 admis par les grands juges se sont élancés tels des Dartagnan sabre au clair. Certains s’étaient préparés pour voter le 2 avril, d’autres à ne même pas le faire, tant les différentes péripéties qui ont émaillé ce processus, issues toutes du report du 3 février tant ces couacs avaient fini par convaincre, et vu le temps qu’on ne pouvait pas voter avant ce fatidique 2 avril !

Usant de l’insusceptibilité d’une remise en cause de leur décision, selon l’article 90 de la Constitution, le Conseil constitutionnel a donc tranché : le corps électoral est convoqué pour ce 24 mars. Exit tout le ramdam qui a entouré cette présidentielle. A la campagne électorale, les 19 candidats ! On ne cessera de le répéter, les sages ont voulu coûte que coûte que le 2 avril, le Sénégal soit doté d’un nouveau président, d’autres y verront un Tout sauf Macky Sall après cette date. Mais, il y a aussi les grands défis organisationnels qui s’imposent : en 14 jours, préparer les urnes, les isoloirs, les assesseurs, doter tout le territoire de tous ces kits, convoyer le personnel électoral, et déployer les observateurs, c’est très fastidieux. Or, c’est à cette tâche que le Sénégal devra s’acquitter pour espérer faire un «sans faute», à  ce scrutin crucial, chahuté, et qui comporte d’ailleurs toujours quelques germes crisogènes.

A vrai dire, même les 19 candidats seront pris au dépourvu dans certains aspects pour cette campagne électorale. D’abord, qui et qui pourront sillonner tout le territoire pour «vendre» son programme ? Cela nécessite des moyens et une équipe électorale plus que dynamique. Ensuite, il faudra convaincre car dans cette fournée de 19 candidats, tous n’ont pas le même gabarit, côté représentativité politique ! Or, le temps presse, et il ne faut négliger aucune circonscription ou fief. Evidemment, chaque candidat a fourbi ses armes pour cette présidentielle au forceps, mais chacun sait dans son for intérieur ce qu’il vaut ! Khalifa Sall a déjà pris d’assaut Dakar, Amadou Ba, le candidat de Bennoo, sillonne les villes de l’intérieur, Bassirou Diomaye Faye, candidat du PASTEF et retenu par le Conseil constitutionnel trépigne d’impatience de sortir de prison, grâce à l’amnistie pour pouvoir aller sur le terrain !

Campagne électorale donc au cordeau, pour ne pas dire sur une crête qui ne laisse place à aucun faux pas ou perte de temps ! Chaque minute compte désormais. Campagne électorale tendue forcément, car vu l’atmosphère qui a prévalu, il faut s’attendre à des joutes ad hominem des peaux de bananes, et des piques verbalés régulières. Chacun caressant le souhait d’un second tour, probable d’ailleurs vu la trajectoire des candidats, chacun croyant à un deuxième round, les alliances se feront aussi, même avant l’entre-2-tours, et qui dit alliance, parle aussi de divorces, de trahisons… et de calculs politiciens.

En outre, c’est une campagne électorale qui coïncide avec le jeûne du Ramadan, et qui ne va pas faciliter les choses. Entre les activités temporelles de la politique, le jeûne et l’Iftar le soir, il faut savoir concilier les choses pour arriver à des résultats probants.

Il faut souhaiter que cette campagne se déroule sans heurts, avec une présidentielle paisible, et qu’à l’issue, le Sénégal puisse exorciser ses vieux démons et que ses fils puissent se réconcilier. Et tout semble reposer sur les épaules de Sidiki Kaba, nouveau PM et son équipe. Son prédécesseur étant dans la peau d’un candidat.

La Rédaction

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