Présidentielle du 25 février 2024 et 3e mandat de Sall au Sénégal : Flou-clair sur fond de bras de fer avec Sonko

Présidentielle du 25 février 2024 et 3e mandat de Sall au Sénégal : Flou-clair sur fond de bras de fer avec Sonko

 

Alors que les spéculations vont bon train sur  la santé  et une éventuelle évacuation d’Ousmane Sonko, et que le gouvernement penche pour une contre-expertise, de son état, le leader du Pastef a coupé court dans la nuit du 20 au 21 mars, dans une vidéo, en revenant sur les minutes et les « off » de sa comparution du 16 mars dernier. Dans cette audio imagée, le désormais opposant principal au président Macky Sall évoque le comportement des Forces de l’ordre « qui l’ont aspergé d’huile » mortelle, qui fait suffoquer, intoxique. Le Pastef a d’ailleurs déposé une plainte pour « tentative d’assassinat » à l’issue de cette journée de tohu- bohu violente.

Pendant donc que le patron du Pastef explique qu’il est convaincu, que le comportement des Forces de l’ordre ce jour-là, est attentatoire à sa vie, avec en lame de fond un index pointé sur le président Macky Sall, ce dernier a livré son mémoire en défense dans le journal français L’Express, tout en snobant ceux qui voudraient en savoir plus sur les intentions qu’on lui prête pour un 3e bail.

D’abord, dans les dédales juridiques, pour montrer que cette histoire de 3e mandat est pliée, Macky Sall, évoque pourtant l’aspect « politique ». « Le Conseil constitutionnel a estimé que mon premier mandat était intangible et qu’il était hors de portée de la réforme… la question juridique est réglée… le débat est politique ».

Mais, là où il laisse une porte entrebâillée, c’est quand il affirme qu’il ne « se dédit pas », car c’est sa « conviction du moment … celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position ». Avec ce bout de phrase, on sursaute, et on a envie de donner raison à Yewwi Askan Wi, la coalition de l’Opposition qui ne croit même plus que Macky Sall est dans le doute, mais plutôt, qu’il va y aller. Toute sa posture (à l’exception de l’absence d’un référendum) tout le comportement de l’actuel président du Sénégal n’est pas sans rappeler celui d’Alpha Condé en Guinée, à l’orée de son 3e mandat, qui a pris toutes les précautions, alors que le FNDC et toute l’Opposition entendaient déjà résonner les cadences du 3e bail indu.

Sur quoi Macky Sall se base-t-il pour s’essayer à ce forcing dans ce pays où la démocratie est une culture ?

Mesure-t-il que cette nouvelle candidature est porteuse de tous les dangers au Sénégal ?

Lui-même était un des hérauts anti 3e mandat en 2012, face au Gorgui, Abdoulaye Wade. Que s’est-il passé lors des 2 mandats pour qu’il veuille effacer toutes ses convictions de démocrate ?

On est à moins d’une année de cette échéance cruciale et le pays de la Téranga vit déjà des moments difficiles liés à cette élection, tout est encore possible, y compris un « Sénégalais je vous ai compris ! » que pourrait dire Macky Sall. Ce qui ferait retomber cette atmosphère à couper au cutter.

L’Opposition aussi gagnerait à ne pas trop tirer sur la surenchère, surtout un Ousmane Sonko, revêtu du boubou de la victime idéale qui souffle souvent sur les braises, il faudrait aussi qu’il sache raison garder et calmer ses partisans. A tirer à hue et à dia, on récolte des morceaux.

 

La Rédaction

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